mardi 1 juillet 2014

Essai (presqu'hîvernal) au Grossvenediger




Le lendemain de notre ascension réussie de la Zugspitze, et d'une soirée particulièrement arrosée à Garmisch pour fêter cela, nous mettons le cap sur le Tyrol oriental, et plus précisément sur le Parc National des Hohe Tauern. L'énorme dôme du Grossvenediger, 3662m, recouvert d'un système glaciaire impressionnant, constitue notre objectif premier.


Hélas, pendant la nuit, un front frond s'est glissé au-dessus des Alpes orientales et le temps est, en conséquence, exécrable: pluies interminables en bas dans la vallée et neige fraîche en hauteur. Néanmoins, nous décidonsde continuer la randonnée, on est venu pour ça et pas pour glander dans les campings et cafés ! Nous décidons d'entamer l'excursion avec deux jours de trekking, en espérant que les conditions se seront améliorées, et ensuite de faire l'ascension du Grossvenediger.



Après avoir bu un petit apéro (on ne va quand même pas vous dire qu'on a presque vidé le cubi de blanc luxembourgeois apporté par Rêveur 4000 (D)), nous partons d'un pas joyeux du très ancien Matreier Tauernhaus, à 1512m, et marchons un kilomètre sur l'asphalte, avant de prendre un sentier très raide en direction de la St. Pöltner Hütte, notre objectif de la journée. Très vite, nous passons la limite des arbres, et rentrons dans la belle vallée du Tauernbach.


 Bien qu'une ligne à haute tension y a été installée, j'aime beaucoup cette vallée, qui me fait penser à un loch écossais.


L'ambiance est au rendez-vous !


Plus haut, nous rencontrons de grands névés, ainsi que de la neige fraîche.


Après trois heures de montée, nous atteignons la St. Pöltner Hütte, 2481m...


... où nous passons une agréable soirée, seuls en compagnie des gardiens du refuge.


Le lendemain, c'est un peu la galère. Il a neigé toute la nuit, il est exclu de penser à faire l'un ou l'autres sommet, tel que le Tauernkogel ou le Hochgasser, ou de poursuivre son chemin par le "St. Pöltener Westweg" en direction de la Neue Prager Hütte.


Nous décidons de rebrousser chemin et de redescendre dans la vallée. Ensuite, nous irons jusqu'au bout de la vallée et monterons ensuite à la Neue Prager Hütte par le chemin traditionnel.


Ambiance hîvernale dans les Alpes orientales.


Nous ne voyons ni sentier ni balisages mais de toute façon, ça ne fait que descendre.


Rêveur 4000 (D) n'a pas ses bâtons avec, donc il fait avec les moyens du bord.


De retour au Zirmkreuz, nous prenons le sentier à droite pour descendre dans la vallée.


Dans ces conditions-là, nous sommes déjà contents d'avancer et de profiter (oui, c'est possible !) de cette belle nature généreuse. L'homme est aussi présent depuis des siècles dans ces régions reculés: voici l'alpage d'Innergeschlöss, dont certains bâtiments sont mêmes loués pour la semaine.


La météo s'améliore légèrement en montant le "Prager Hüttenweg".


Un petit ciel bleu se montre et nous pouvons apercevoir l'énorme Schlatenkees.


Tout près de la Alte Prager Hütte, 2489m, abandonné. De l'autre côté de la vallée, le sentier menant vers le Löbbentörl, 2770, visible en haut à droite.


Vue sur la Kristallwand, 3310m. La dernière heure de la montée à la Neue Prager Hütte, nous devons faire face à de la neige, beaucoup de neige. Nous croisons les gardiens du refuge qui descendent, ils ne nous donnent pas beaucoup d'espoir pour notre ascension du lendemain. Arrivés au refuge, à 2796m, nous faisons connaissance avec la fille des gardiens. A nouveau, nous sommes les deux seuls idiots à vouloir grimper des montagnes dans des conditions pareilles. Rêveur 4000 (D) part une heure pour faire la reconnaissance du terrain pour le lendemain. Quand il revient, il n'apporte pas de bonnes nouvelles, il y a tout simplement beaucoup trop de neige, ça prend un temps de fou d'avancer là-dedans et n'y voit quédal. J'ai du mal à accepter cette probable défaite, j'estime qu'il faut quand même essayer.


Le lendemain, il fait enfin clair. Le panorama est époustouflant, un des plus beaux que j'ai déjà vus.


Voilà ce qui aurait été la suite de l'ascension du Grossvenediger. Une heure de montée sur la moraine pour atteindre la barre des 3000 mètres. Ensuite, monter la glacier pour atteindre la Venedigerscharte entre la Schwarze Wand, 3506m, à gauche, et le Klenvenediger, 3471m, à droite. Le sommet du Grossvenediger n'est pas visible d'ici. Mais ce sera pour une autre fois, aujourd'hui il aurait fallu des raquettes ou des skis pour avancer.


Vu sur les Hohe Tauern très enneigés. La plupart de ces sommets m'est inconnu, preuve qu'il restera toujours et toujours des endroits dans les Alpes à découvrir.


Rêveur 4000 (D) propose de faire une petit excursion au col du Kesseltörl, 2790m, pour reconnaître la voie de la montée de l'Innerer Kesselkogel, 2897m, qu'on voit en haut à gauche.


L'ambiance est géniale, un ciel bleu, des paysages blancs, des sommets noirs, toute une panoplie de couleurs magnifiques.


Me voilà en train de faire la trace en direction du petit col entre l'Innerer et le Vorderer Kesselkogel. Au plus tard ici, je me rends compte de ma folie de vouloir monter à tout prix, de mon obsession avec les sommets, de ma difficulté d'accepter la défaite en montagne. La montée est très fatiguante, à des endroits, on s'enfonce jusqu'à la hanche dans cette poudreuse qui couvre le sentier et, plus dangereux, les rochers !


Voilà le col du Kesseltörl. Même si ce n'est pas un sommet, ce jour-là, il en valait largement un !


Du col, on a très beau panorama sur les Hohe Tauern.


Nous prenons un chemin direct pour descendre dans la vallée. Au revoir, Neue Prager Hütte et sa charmante gardienne, au revoir Rainerhorn et Schwarze Wand (derrière).


En descendant, un grand sommet noir sort des nuages.


Ca y est on le reconnaît, c'est notre objectif suivant, le plus haut sommet des Hohe Tauern et de l'Autriche, le Grossglockner, qui culmine à 3798m. On voit bien le profil, à droite, de notre voie choisie, la Stüdlgrat. A gauche, la Hofmannspitze, 3722m.


Vue sur les sommets effilés de la Schobergruppe, où je compte bien aller un jour.


L'ambiance est détendue maintenant, il n'y a plus de stress de sommets, temps pour déconner un peu...


De retoure à la Alte Prager Hütte. Nous devrons encore descendre tout à fait en bas dans la vallée et la parcourir jusqu'au bout.


Il fait beau, il fait chaud, les marmottes sortent de leurs trous.


Nous dscensdons par le "Gletscherweg Innergeschlöss", un sentier didactique expliquant l'effet des glaciers leur environnement.


Très joli ce sentier, à refaire avec les enfants un jour !


La Neue Prager Hütte est en rénovation. Comme il fait beau, les hélicos de transports font de nombreux vols aller/retour ce jour-là.


Plus bas, la nature devient de plus en plus généreuse.


La belle vallée de Gschlössl.


Nous voilà de retour au petit village de Innergschlössl. On croisera énormément de randonneurs, après trois jours sans avoir rencontre la moindre personne (à part les gardiens de refuge), il faut se réadapter un peu. Un jour, on reviendra ici, et si les conditions le permettent, on montera sur ce "grand Vénitien" ! 

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