mercredi 25 juin 2008

Chamonix 06.2008

Vendredi 20.06.2008 : rando glaciaire vers Tête Blanche (3429 m) et ascension de Petite Fourche (3520 m) (F)


Et voilà, une nouvelle fois j'ai le plaisir de tutoyer les sommets alpins. Après presque 9h00 de voiture le mont Buet, sommet des Aiguilles Rouges, nous expose ses flancs enneigés. Quelques pas nous auront permis de rallier le refuge Albert Premier encore cerclé de neige. Il faut dire que la fin de ce mois de juin fut bien garnie de précipitations hivernales, pour le plaisir de yeux me semble-t'il.
La montagne souligne ses reliefs grâce à la neige, c'est une coquetterie plaisante pour peu qu'elle ait le bon goût de la laisser transformée.


La chute du glacier du Tour et ses séracs telle qu'aperçue de la terrasse du refuge planté sur son éperon. Il est paraît-il celui qui est le plus accessible dans le massif du Mont Blanc de part le télésiège du Col de Balme et constitue un joli but de promenade estivale pour le plus grand nombre.

La soirée n'est pas très encourageante du point de vue de la météo. Qu'importe, le fait d'être là me suffit amplement. L'Aiguille du Tour se drape de brumes à notre regard.

Le lendemain, ça chahute dans la refuge vers 4h00. Voulant dormir jusque 5h00 je me retourne, la Petite Fourche ne justifie pas un départ trop matinal, néanmoins je n'arrive pas à me rendormir. Je saute du lit et vais prendre l'ambiance dans la grande salle : l'objectif des cordées de 4h30 est l'Aiguille du Tour, mais il y en a quelques uns qui vont comme nous à la Petite Fourche. Je m'inquiète un peu des conditions, les guides de ces cordées pensent-ils que la neige portera mieux de grand matin ?

Qu'importe, je prend mon temps et il me semble que ça tient bien. Profitons du moment, imprègnons nous de l'instant fugace pendant lequel les alpinistes hésitent, sentent cette petite angoisse d'avant la course, cette petite tension qui se lit sur les visages un peu tirés et souvent mal reposés, ce chahut de grand départ.

Et puis plus rien nous sommes 5 dans la grande salle, les autres sont partis cueillir leur rève plus près des étoiles. Le calme est revenu dans ces hauts lieux peu communs. Mais nous savons que le lendemain ce sera pareil, l'instant où chaque homme et femme présent estimera sa chance de marcher dans ses rèves.

Notre rève de la journée est en vue sur la gauche, la Petite Fourche nous salue de ses 3520 m. A sa droite nous voyons Grande Fourche, 3610 m, plus difficile.

La dernière pente de Petite Fourche. pas trop raide. Le sommet est à gauche.

Petit portrait à mi-pente. La neige est assez profonde on va pouvoir courir dans la descente.

Petit portrait d'A, mon compagnon de fortune.

Allez, un petit peu d'escalade juste pour le plaisir (parce que ça passe à gauche dans la neige). Quelle joie, quel rocher, le temps est splendide, ça n'est pas prestigieux commme d'autres courses mais c'est encore mieux d'y être presque seuls.

La passage est déjà surmonté, dommage on s'amusait bien.

Sommet, mon deuxième de l'année après avoir vaillammant vaincu le Hohneck (1366m). Je cherche mon appareil photo, l'aurais-je oublié au refuge ... Heureusement qu'A est là

Après avoir retourné mon sac je le trouve, voici l'Aiguille du Tour, l'objectif de demain par le couloir visible à gauche du sommet sud.

L'Oberland Bernois

Dent Blanche, Cervin, Grand Combin.

Val d'Aoste

Aiguille du Tour avec les caravanes de la VN

Les Dorées en avant plan, il faut absolument que j'en fasse la traversée, il paraît que c'est de toute beauté et je suis prêt à le croire. Le rocher est magistral, ça adhèrerait même avec une lavette savonneuse.

Nous voilà sur Tête Blanche juste en face de la PEtite Fourche où nous nous tenons voici quelques minutes. Il est 9h00 et temps de penser à la descente parce qu'il fait assez chaud.

A et la tête Bislex des Dorées.

Le couloir de demain en zoom

Après une petite descente sans forcer sur les genoux nous sommes de retour au refuge à 11h00. Il était temps parce que nous marchions dans du sorbet sur la fin et il reste beaucoup de cordées en haut.

Après quelques heures de détente au refuge nous voyons revenir un groupe d'alpiniste dont l'un des membres, passé dans un trou de neige, s'est déchiré les ligamants croisés du genou. Il devra faire la fin de la descente da,s les airs.

Samedi 21.06.2008 : ascension de l'Aiguille du Tour (3540 m) via le couloir de la Table (AD)

Après une bonne nuit de repos, assortie des ronflements tempêtueux de nos collocataires nous voilà repartis vers de nouvelles aventures.

A n'est pas de la partie, une déchirure musculaire aux adducteurs lui fait renoncer à cette voie tant de fois espérée.

Ce matin-là, je marche derrière mon guide, la tête dans les étoiles et l'esprit totalement serein. Je ne dois me préoccuper que de mettre un pied devant l'autre. La compétence de ces professionnels dépasse de loin ce que le sens commun peut leur prêter et je peux lui confier la garde de mon intégrité physique sans réserve.

Il est 4h30 du matin, la neige est idéalement gelée et nos sens frôlent les éléménts. En ce qui me concerne, j'ai l'impression de flotter sur la neige qui crisse sous mes crampons, l'effort n'est jamais difficile et le souffle jamais court. Tout est simplement parfait.

Vers 5h00 nous passons le signal Reilly (j'ai dû rebrousser chemin pour aller chercher mes crampons oubliés au refuge, allongeant d'autant notre horaire). Le jour pointe derrière l'Aiguille du Tour.

Olivier, mon guide, me montre le chemin vers le couloir.

A mi-chemin, nous faisons une petite pause photo. La neige est splendide et la glace apparait un peu, néanmoins ce n'est pas trop difficile.

La pente de sortie, à droite du gendarme en haut du couloir.


Olivier, respect.


La Table vue du couloir, une variante consiste à sortir de ce dernier pour l'escalader et sortir l'arête ( III + super expo ce jour-là). Le Mont Blanc nous salue sous la lune.

Voilà, c'est déjà fini pour mon premier couloir. C'est un peu court mais il y en a certainement de plus longs dans le massif, comme le couloir Gervasutti à la Tour Ronde ou pourquoi pas le couloir Couturier à la Verte.


Sur l'arête finale, magnifique, mon guide prend le soleil le premier, il doit être 6h00 du matin.

En agrandissant l'image on distingue le refuge. Nous sommes dans la brèche visible comme étant entre deux sommets égaux de l'Aiguille.

La Table


L'antécime pourvue d'une petite croix.


Voilà le sommet, il est encore tôt et je reçois le soleil en pleine figure. Il fait bon vivre à cet endroit en ce moment précis.

La journée est splendide, le regard s'envole vers le Valais, vers une multitude de projets .


Nous venons de passer la rimaye, qulelques cordées vont repartir à l'assaut du sommet que nous avons eu la chance de fouler les premiers (de la journée).

Col supérieur du Tour tôt dans la matinée.


Voilà, nous repassons non loin de notre itinéraire matinal. Des cordées sont engagées dans le couloir mais pas bien haut pour l'instant.

Nous pouvons les apercevoir dans le premier tier en zoomant l'image. On dirait qu'ils tirent des longueurs.

Voilà, il est au alentours de 8h00 du matin et nous sommes de retour de course. A nous attendait et nous avait repéré sur le glacier à la descente. C'est une magnifique course, sensationnelle sans être trop difficile.

Dimanche 22.06.2008 : escalade aux dalles du Chesery (1950 m) 150 m en IV/IV+