dimanche 14 juillet 2013

Pic du Midi d'Ossau : un grand des Pyrénées

Juillet 2014, le temps est au beau et je viens de terminer certaines formalités, j'ai ensuite été rejoint par la famille pour des vacances dans les Pyrénées. Le Pic du Midi d'Ossau était un objectif depuis quelques années, depuis que je l'avais vu des hauteurs d'Arrémoulit.

Je profite alors d'une belle matinée, laissant la famille avec l'assurance de mon retour pour midi comme à mon habitude dans pareil cas, l'après-midi étant toujours consacré à une sortie avec les enfants.

Le voici ce pic, il a de l'allure, il ressemble un peu au Mont Viso (il est de même nature volcanique). Il culmine 1000 m plus bas mais est un peu plus difficile techniquement, et le cheminement n'est pas balisé.  C'est en tout cas une vue magnifique, sa masse et la raideur de ses parois tranchent avec le calme et la douceur des pâturages qui l'entoure. 

La voie que j'ai emprunté pour y accéder démarre au parking situé un km en contrebas du col du Pourtalet au lieu dit Cabane de l'Araille, à 1750 m environ. C'est l'option la plus facile en terme de dénivelée, elle est donc la plus rapide. Je me sens assez en forme et le col de Suzon est vite atteint (1h00). Tout se passe pour le mieux et je suis seul dans la montagne, tout le monde dort, ça se réveillait tout juste lorsque je suis passé à Pombie.


Du col, à 2170 m la vue est très belle, on voit les Sierras espagnoles, et en avant plan le col de Soum de Pombie d'où j'ai découvert l'Ossau 20 minutes avant.


Le Pic Saoubiste (2261 m) est bien modeste à côté du majestueux Ossau qui trône au centre de ses sujets. J'ai pris le luxe de faire une bonne pause à l'attaque de la première cheminée en dégustant le jour naissant dans la solitude de ces lieux très peu communs. Y être seul est inespéré et je profite pleinement de ma chance et de ce que la vie peut me donner.



La petite crête d'accès est rapidement remontée le long de son sentier et la première cheminée est face à moi. C'est assez raide et il est nécessaire d'avoir le pied bien montagnard pour l'escalader seul sachant qu'il faut repasser par là à la descente. Avec les précautions d'usage, elle n'oppose pas beaucoup de résistance, toutefois je dois bien avouer que j'ai cherché deux ou trois minutes après le meilleur passage.

Par la suite, je louvoie dans un terrain de pelouses entrecoupé de petites barres rocheuses dans la direction de la seconde cheminée. Le cheminement est cairné et ne pose (normalement) pas de gros soucis d'orientation (à la descente je suis tout de même allé recherché un couple qui errait 200 m à gauche de la troisième cheminée, en train de monter dans du terrain franchement limite). Ce n'est pas fléché, et même si ce n'est pas difficile au sens escalade du terme, je ne pense pas qu'il faut s'y aventurer sans une bonne expérience de la montagne.



Me voici au-dessus de la deuxième cheminée, le paysage devient vertical et il serait imprudent de tomber ici. Je profite vraiment de la montagne, c'est fantastique, c'est beau, calme, paisible. Une plénitude m'envahit réellement. Dans ces lieux, on renonce à donner un sens à ce qu'on fait, on le fait simplement. Je ne suis pas là pour grimper un sommet, je suis là comme un enfant qui monte parce que ça monte. Il n'y a aucun sens à ce que je fais et ça m'amuse.


Ah, voici la base de la troisième cheminée surmontée de son signal (croix de fer), là aussi je suis le rocher le plus patiné afin de ne pas déclencher de chute de pierre par égard pour d'éventuels suiveurs.


En vue du signal, je gambade dans les rochers en suivant ce jeu de piste qui consiste à trouver le rocher le plus patiné. Les conditions sont simplement parfaites et je les considère à leur juste valeur. Lorsqu'on va souvent en montagne, elles sont rarement parfaites, rarement atroces aussi certes mais elles sont souvent limites, à notre appréciation. Alors ici, je me laisse porter par ce soleil radieux, cette douceur méridionale et ce rocher chaud.


La troisième cheminée est derrière moi, il me reste à grimper en pente douce vers le sommet. C'est ici la partie la moins amusante de la montée car les pierres sont branlantes et roulent sous les pas, de plus quelques gros névés en pente défendent l'accès plus haut et il ne serait pas bon d'y glisser plus que nécessaire.


Le Pic Saoubiste vu du haut.


Voici le sommet, finalement pas longtemps après avoir commencé l'escalade, il est 8h30 du matin et les brumes montent néanmoins mais la vue reste exceptionnelle. Les Pics d'Arrious, le Palaset son grand frère la Balaïtous. La petite pointe de la Grande Fâche et le Vignemale au loin que j'avais visité la semaine avant. Les Pics d'Enfer à droite. Quelle vue, on distingue même des sommets de Gavarnie entre la Grande Fâche et la Vignemale.


Encore un petit peu de prudente escalade et me voici au sommet du Pic du Midi d'Ossau. Il est réellement un des grands des Pyrénées, il a une masse formidable et est un véritable phare dans le paysage. Il ne laisse personne indifférent à sa vue et me fait penser à d'autres grands tels que le Cervin ou le Viso. On est comme aimanté par la cime et déjà, sans s'en rendre compte on s'en approche. Si bien que tout au fond de nous même, nous aurons le secret désir de l'escalader.

Voilà, il faut bien s'y résoudre, je dois descendre, quitter la solitude et les choucas pour rejoindre la voiture et les autres pratiquants de la montagne. Je me rend donc au signal qui indique l'accès à le troisième cheminée et la redescend prudemment.

Après avoir croisé quelques grimpeurs et touristes je suis au pied de la seconde cheminée, elle est d'un excellent rocher compact.


La première cheminée désescaladée elle aussi, je pose le pied sur le plancher des vaches. Il faut savoir que chacune des trois cheminée est équipée pour un rappel.


Après avoir été visité le Pic Saoubiste et le Pic de Pombie au pas de charge pour varier les panoramas, je dévale le sentier venant du col et m'arrête pour prendre une petite collation au très sympathique refuge de Pombie

De retour au col du Soum de Pombie, je peux appréhender le seigneur des lieux. Les Pics de Saoubiste et de Pombie sont réellement petits en comparaison malgré leur 150 m de culminance par rapport au col de Suzon (au centre de la photo)

Voilà, après avoir visité le Soum de Pombie, je suis en vue du parking et je suis content d'être là. La vie est belle, elle n'est pas facile mais elle est belle.



mardi 9 juillet 2013

Ladakh: trek dans la vallée de Markha, 4/7/2013 - 9/7/2013

Trekking magnifique dans une région grandiose de l'Inde, c'est-à-dire le Ladakh. Nous avons fait appel à une agence de trekking local, la Ladakhi Women's Travel Company, qui est très professionelle et a la particularité d'être gérée à 100% par des femmes.

1. Chilling, 3186m - Skyu, 3392m



Traversée de la rivière Zanskar...



... dans un engin peu commode.


Notre très sympathique guide.


Le début de la vallée de Markha: spectaculaire !


Chemin très large, mais ça monte fortement, et l'altitude se fait déjà sentir.


On passe le village de Kaya.


Malgré l'altitude élevé, il fait très chaud, ça doit avoisiner les 30°C.


Le paysage est aride mais fascinant. Skyu Gompa (11ème siècle).


On passe la première nuit de notre trekking dans un très chouette et chaleureux homestay dans le village de Skyu.

2. Skyu, 3392m - Markha, 3815m



Grand beau temps dans la vallée de Markha. Vue vers l'ouest.


Les couleurs sont fascinantes, ainsi que le jeu des lumières et des ombres.


Le homestay dans lequel on a passé la nuit.


On se met en route, la bonne humeur est de compagnie. On a longue journée (8h de marche) devant nous.


Le Ladakh est bel et bien un désert d'altitude.


Nous passons des chortens (monuments boudhistes).


Le chemin est très large et facile, mais il ne faut pas sous-estimer la longueur de l'étape, ainsi que la chaleur.


Heureusement, on fait de temps en temps des arrêts dans des "tea-tent" pour un petit rafraîchissement.


Vu l'absence de routes asphaltées ou de pistes, le transport dans la vallée de la Markha se fait souvent à dos d'âne.


Et non, des ponts, il n'y en a pas ici. Le courant est assez fort, donc il faut rester concentré. Mais finalement, c'est tout à fait faisable.


Des inscriptions dont la signification et la portée nous échappent complètement !


Après une longue journée de marche, nous arrivons au village de Markha, avec ses 18 familles.


Le homestay de Markha.

3. Markha, 3815m - Hankar, 3897m



Le troisième jour de notre trek est gentil, il ne faudra que quatre heures et quasi pas de montées pour rejoindre le village de Hankar. En quittant Markha, nous passons Markha Fort.


De l'autre côté du Fort.


Aucune idée de ce que ce genre de monuments signifie...


La vallée de la Markha devient très étroite ici, presque comme un canyon.


Petit passage scabreux quelques mètres au-dessus des eaux glaciales de la Markha.


Voilà le très petit et sympathique village de Hankar.


Nous passons le reste de la journée à dormir, manger, se laver, profiter des vues incroyables... Le soir, on nous sert un bon petit repas...


... et nous faisons connaissance avec ce vieux bonhomme qui récite imperturbablement ses prières pendant qu'on mange.

4. Hankar, 3897m - Nimaling, 4730m



Début des choses sérieuses, nous allons craquer la barre des 4000 mètres aujourd'hui. Le paysage autour de Hankar est vraiment magnifique !


On passe le Fort de Hankar.


Vue grandiose sur le Kang Yaze II, 6170m.


On passe l'endroit appelé Thachungtse...


après lequel le sentier monte fortement.


Ce petit lac marque le début de la vallée de Nimaling. Le Kang Yaze II est derrière. Ici, on commence à sentit les effets de l'altitude (+/- 4700m).


Petite pause en compagnie internationale.


La très plate vallée de Nimaling. A gauche, on voit le point culminant du trek, le Gongmaru La, 5130m.


Arrivée au site de Nimaling, 4730m.


Kang Yatze I, 6400m, et II, 6170m.


Le soir, les bergers rentrent avec leurs troupeaux pour la nuit.


Très agréable soirée pendant laquelle on joue plein de jeux de cartes et on apprend les Indiens à jouer Uno.


5. Nimaling, 4730m - Gongmaru La, 5130m - Chogdho, 3980m



Très rigolos, ces rongeurs (Ladak pika).


On a passé une nuit affreuse (froid, manque d'oxygène), mais on sait que la fin des souffrances est proche !


Il faut deux heures du camp de Nimaling via des pentes modérées pour atteindre le col de Gongmaru La.


On sent l'altitude mais on se prend le temps.


Gongmaru La, 5130m !


Pas un peu fiers d'être arrivés là-haut !


Les multiples drapeaux à prières offrent un peu de couleurs à ce désert aride gris-brun.


Le bon temps n'est pas au rendez-vous aujourd'hui, mais les vues restent impressionnantes, ici vers la vallée de Nimaling et le Kang Yatze.


On devra descendre tout cela !


La descente est interminable et très raide, mais nous fait passer par des endroits très intéressants. Les gorges qu'on traverse dont parfois très profondes et étroites.


Plus bas, les gorges s'élargissent et on commence à revoir de la végétation. Le ciel bleu est aussi de retour. Nous sommes près du site appelé Chuskyumo.


Après six heures de marche, nous arrivons au très pittoresque village de Chogdho, 3980m.


6. Chogdho, 3980m - Shang Sumdo, 3680m



Le village de Chogdho est un vrai régal pour les yeux.


Dernier jour du trek qui nous fait passer par des lieux aussi arides que spectaculaires.


Derniers regards sur le village d'Ozang.