dimanche 15 juillet 2007

Randonnée de Col (Col Garin)

Au petit matin, la lumière pointe sur la Grivola et ses satellites. Cette imposante Pyramide rocheuse toise les montagnes environnantes du haut de ses 3969 m et pourtant elle est inconnue de la plupart des alpinistes.




























jeudi 12 juillet 2007

Randonnée en Parc National de la Vanoise, 12 juillet 2007


(Extrait de la carte IGN)

Levée matinale à 5h30 et départ à 6h de notre logement à Pralognan en Vanoise (1456m). Je suis en route vers le Col de Leschaux (2564m) que j'espère atteindre en 3h de temps.

Le sentier traverse la forêt avant de m'emmener dans le Ravin de Leschaux, toujours sans soleil. Soudainement, je voie ce magnifique bouquetin et je commence à la suivre de près.

Elle me laisse venir tout près pour ensuite s'en aller un peu plus loin. Nous jouons ce petit jeu quasi jusq'au Col de Leschaux.



Une fois arrivé au col (en 2h et demie !), un panorama splendide sur la vallée de Pralognan se dévoile. A gauche, les neiges éternels du Dôme de Chasseforêt (3586m) brillent dans le soleil matinal, alors qu'au fond, les Aiguilles de Peclet (3561m) et de Polset (3631m) font rêver.


Je ne suis pas seul à profiter des premiers rayons de soleil: cet énorme troupeau de bouquetins m'accueille de façon indifférente.




Pralognan et la voie de montée.

Un peu au-dessus du col, un petit sommet se dessine. Je ne peux empêcher la tentation et dix minutes d'escalade facile (I) me mènent au sommet de la Pointe de Leschaux (2655m).

Je redéscends au col et croise le chemin d'un superbe exemplaire: le "chef" du troupeau ?

Je me retrouve ici à l'entrée du Parc National de la Vanoise. C'est le premier parc national créé en France (1963).

Je jette un dernier regard vers la Pointe de Leschaux et poursuis ma route.

Les aiguilles de Peclet et de Polset.

Les Glaciers de la Vanoise.

La Pointe de Leschaux.

Ah, le voilà, le Roi de la Vanoise ! La Grande Casse (3855m) est le plus haut sommet de la Vanoise et le premier sommet qui m'inspire vraiment une envie particulière de l'escalader. Les premiers furent W. Mathews, M. Croz, E. Favre, le 8 août 1860, après avoir taillé 1100 marches dont 800 à la hache !

Je descends jusqu'à 2332m et remonte ensuite le Cirque du Creux Noir en direction du Col Noir (2512m).

Le paysage est sauvage, grandiose, tout comme j'aime. Comme il a fait degueulasse les derniers jours (neige à partir de 1800m), les montagnes sont comme légèrement sucrées.

Belles aiguilles quasi "chamoniardes".

Au col Noir, entre deux rochers, on aperçoit la Pointe du Dard (3206m).

Descente du Col Rosset (2545m).

L'ambiance est géniale ! Avant d'arriver à la Cabane des Gardes du Parc National, je traverse le ruisseau du Vallonnet.

J'arrive au Lac des Vaches qui se trouve en-dessous de la paroi nord de l'Aiguille de la Vanoise (2796m).

Au loin, j'aperçois le lac et son fameux Gué.

Ici, je décide d'entamer la descente. J'aurai pu continuer jusqu'au Refuge du Col de la Vanoise (Félix Faure), mais ça ne changera rien à la vue !

Je descends donc au lac...

... le traverse par le gué...

... je fait une dernière petite halte et m'en vais vite car de véritables masses de randonneurs sont en train de monter dans ma direction. On sent bien que Pralognan est une station très prisée des touristes et familles françaises, et le lac des Vaches est une randonnée classique pour eux.

Contrastes magnifiques.


Avant d'arriver au Refuge des Barmettes (2010m), la fine et jolie Aiguille de la Vanoise attire mon attention. Sa traversée vaut du AD (3c, c'est également la voie de la 1ère ascension en 1911) et me fait rêver...

jeudi 5 juillet 2007

6x4000 au Mont Rose

Le majestueux massif du Mont Rose n'a cessé de m'émerveiller depuis plusieurs années: vision fantastique depuis l'aéroport de Milan, la vue de sa gigantissime face est depuis le col du Monte Moro, objectif qui fait rêver depuis les 4000 de la vallée de Saas. Il allait donc de soi que je sentirai un jour l'envie d'explorer ses sommets, arêtes et glaciers.

Décision de dernière minute, je choisissais l'offre "6 Viertausender im Monte Rosa-Massiv" de l'école d'alpinisme suisse Höhenfieber. Parcours un peu différent du classique "spaghetti-tour", car plus facile et évitant des gros morceaux comme le Castor et la Eisnase. Ceci dit, par-après je me suis dit que j'aurais peut-être dû être un peu plus ambitionné par rapport au niveau technique des courses et mes propres capacités: longues pentes glaciaires peu raides, pas de sections d'escalade, ... Néanmoins, un beau séjour dans un cadre extra-ordinaire.


Arrivée à Zermatt la veille, via Luxembourg, Metz, Bâle, Bern et le tunnel du Lötschberg.


(Extrait Swisstopo)

 La hauteur des sommets envisagés imposant une bonne acclimatation, je prévoie l'Oberrothorn qui, avec ses 3414m, présente une bonne entrée dans la matière. Du centre de Zermatt, on a cette vue classique sur la montagne que tout le monde est venu voir ici.


Montée en funiculaire souterrain à Sunnegga (2288m), ensuite en télécabine jusqu'à Blauherd (2571m). En guise de petit test physique, je décide de ne pas continuer jusqu'au Unterrothorn (3103m) en télécabine, mais de poursuivre mon chemin à pied.


Même si le chemin en soi n'est guère intéressant (une large piste de ski), les vues sur les 4000 environnants (ici: Pollux, Castor et la Rocca Neria) valent la sortie.


L'impressionnant Massif du Breithorn, dont l'ascension était prévue le lendemain. Tout à fait à droite, on aperçoit le Kleinmatterhorn (3883m), le plus haut belvédère d'Europe accessible par téléphérique.


A gauche, le Cervin et la Dent d'Hérens. A droite, la station de Unterrothorn.


Initiative intéressante, le "Weg zur Freiheit" ou "chemin de la liberté" décrit "l'évolution de la nature et des hommes à l'aide de sculptures en verre et en acier".


En arrivant au sommet de l'Oberrothorn (chemin non-descript et très facile), un panorama immense sur les montagnes autour de Zermatt m'attend: 360° de bonheur ! Je suis extrêmement satisfait de ma condition physique, car j'ai réussi à dépasser des personnes qui ont pris la même télécabine que moi mais qui ont continué jusqu'à la station supérieure !


L'oeil rouge, veillera-t-il sur moi et mes "exploits" ?


Commençons la description du panorama par les deux monstres sacrés de la chaîne des Mischabel: le Dom (4505m) et le Täschhorn (4491m), vraiment impressionnant d'ici.


Vient ensuite l'Alphubel (4210m), que j'ai eu le plaisir d'escalader il y a deux ans. Ici, il nous présente le Rotgrat (AD, III).


Gros plan sur l'Allalinhorn, 4027m, et sa voie normale, faite en juillet 2005.

Le Rimpfischhorn (4199m) est un sommet que je convoitise depuis un certain temps. Mais j'attends d'être sûr de mes capacités physiques (6h de montée pour 1600m de dénivelée) et techniques (pentes de 50°, escalade III-) avant d'entamer ce gros morceau. A droite, on voit le Strahlhorn (4190m), que j'ai également fait il y a deux ans, et le mignon Adlerhorn (3988m).


Au milieu, la Cima di Jazzi (3803m), source du Findelgletscher, long de 8km.


Ah, l'objectif de mon séjour est en vue ! La Signalkuppe et la Zumsteinspitze, cachées par les plus élevés Nordend (4609m) et Dufourspitze (4634m), seront au programme dans quelques jours. Je suis très impressionné par la beauté du massif, ainsi que celui du Lyskamm (4527m).


L'imposante Dent Blanche (4357m) à gauche. La voie "normale" (AD-) de l'Obergabelhorn (4061m), monte d'abord au sommet de la Wellenkuppe (3903m), et suit ensuite la dangereuse arête nord-est.


Le Zinalrothorn (4221m) a l'air un peu inélégant, mais les connaisseurs savent que ce sommet spectaculaire peut se vanter d'un rocher en granit d'excellente qualité. Sa voie normale est sur la liste des ascensions à accomplir avant ma mort ! :-)

Après avoir expliqué le panorama à un ressortissant du pays du Soleil Levant (ils sont nombreux dans les parages), celui-ci me photographie en tête à tête avec le Cervin.

Après s'être retrouvé avec ma petite famille au Fluhalphütte, nous descendons à Zermatt. Le soir, rendez-vous à l'auberge de jeunesse avec le groupe et notre guide. Celui-ci s'appelle Benno Treier, c'est un gars bien sympathique mais malheureusement, son "Schwyzertütsch" est dûr à suivre...


(Extrait Viamichelin)





(Extrait Swisstopo)


Le lendemain, la météo fait mauvaise mine: il pleut sans arrêt et la visibilité est qausi nulle. Nous montons au Kleinmatterhorn, attendons une heure dans la cafét, et décidons finalement de renoncer au premier sommet du programme, le Breithorn (4164m). Dommage ! Même si ce sommet est le plus facile des 4000, il faut l'avoir fait un jour, soit par la voie normale, soit en en faisaint la (demi-)traversée.


Nous entamons rapidement la descente et suivons une des nombreuses pistes de ski et tirs-fesses, hontes locales (mais suis-je pas content au fond de moi-même d'avoir pu monter au Kleinmatterhorn en benne ?). Après avoir traversé le col de la Testa Grigia (3480m) dans le white-out complet, nous franchissons la frontière italienne et descendons au Colle superiore de Cime Bianche (2982m).

Arrivés au col, nous nous desencordons.

Nous suivons une partie du Tour du Mont Rose. En bas, on aperçoit le Gran Lago, couvert partiellement de glace.

La météo n'est pas terrible, mais il ne pleut pas.

A l'autre côte de la vallée, l'imposant Grauhaupt ou Testa Grigia (3315m) nous salue.

Nous arrivons au niveau des premiers alpages.

Cette descente est vraiment interminable. En total, on fera +/- 2000m de dénivelé !

Jeu de nuages au-dessus de la sauvage vallée d'Ayas.

Nous faisons une petite pause. Benno s'informe du bon chemin.

La vallée d'Ayas semble très attirante d'ici. Nous nous trouvons au-dessus du village de Saint-Jacques et une merveilleuse région de balades familiales s'ouvre à nous.

Voici le point le plus bas de notre traversée, les maisons du hameau de Fiéry (1898m).

Une contre-montée de +/-200 m est encore à faire avant d'...

...arriver au charmant Rifugio Résy (2072m). Ces anciennes cabanes d'alpage ont été transformés en refuge au service des nombreux randonneurs faisant le Tour du Mont Rose. L'atmosphère y est vraiment baba cool, musique ambient et le live d'Oasis nous acceuillent !

L'ambiance est légèrement arrosée le soir. Le vino rosso est vraiment excellent !

Après le repas, on attaque une énorme bouteille de grappa. Heureusement, ma conscience "sportive" me dit d'arrêter à temps et d'aller dormir.

Le lendemain, les nuages menaçants ont filé. Tiens, est-ce que je dois finalement donner raison à Rêveur 4000 (D) qui maintient qu'au val d'Aoste, "il fait toujours beau" ?

Nous prenons une route facile qui nous mènera au Colle di Bettaforca.

Comme en juin, je peux saluer le Grand Paradis. Ce magnifique 4000 est sur la liste des sommets "à faire dans les prochaines années".

Ici aussi, l'homme a trouvé nécessaire de planter des pylônes de télésiège. Evidemment, on ne peut nier à la population locale des revenus supplémentaires l'hiver, mais je suis sûr que cette magnifique vallée d'Ayas n'a pas besoin de cela pour attirer du monde.

Coup de cymbale à l'arrivée au Colle di Bettaforco (2672m) ! Nous apercevons, de gauche à droite, la Ludwigshöhe (4341m), le Schwarzhorn ou Corno Nero (4321m), l'insignifiant Balmenhorn (4167m), la Pyramide Vincent (4215m) et la Punta Giordano (4046m).

Je suis heureux d'être-là mais bien impatient de fouler ces pentes neigeuses.

Après une descente en télésiège et en télécabine (et oui, je suis un véritable fainéant !), nous arrivons dans le Val di Gressonney. Le temps semble changer...

Après une nouvelle montée en télécabine jusqu'au Passo di Salati (2936m), les conditions deviennent difficiles. Un vent inlassable nous fouette le visage et une il neige légèrement.

Vue l'équipement vestimentaire de l'Italien devant moi, celui-ci ne semble s'inquièter dans la moindre mesure.

Petite pause à la Punta Indren (3260m), chassés par le vent.

La traversée du glacier d'Indren s'avère être une belle mais simple balade dans la neige.

Juste avant le Rifugio Mantova (3498m), le chemin devient plus raide.

Nous rentrons vite et essayons de nous échauffer. Dehors, c'est la tourmente.

Cet agréable refuge présente un gros désavantage: les toilettes se trouvent dans une petite cabane à côte du bâtiment principal. Chaussé de mes pantoufles de refuge, j'essaie de faire le trajet, mais me casse presque la gueule. C'est inutile, il va falloir s'habituer à mettre la grosse veste et les chaussures pour sortir.

Auto-portrait muet. J'ai du mal à rester debout.

La nuit se passe merveilleusement. Le matin suivant, le ciel est d'un bleu quasi métallique mais le vent souffle toujours aussi fort. Au fond, la Lyskamm orientale (4527m) et le passo del Naso (4100m).

Dans des circonstances pareilles, notre guide Benno préfère attendre que le vent s'affaiblit un peu. Nous voyons descendre des alpinistes, ce qui nous encourage guère.

Vue sur le Castor (4228m).

Le soleil essaye d'échauffer ce monde glaciaire, mais aujourd'hui, il restera très froid.

A peine 150m au-dessus de nous, la très moderne Rifugio Gnifetti (3647m) se fond dans la paroi. Elle est surmontée par la Pyramide Vincent qui ressemble très fort à l'Alphubel ici.

En attendant une décision du guide, nous passons un peu de temps autour du refuge.

Le panorama sur le Val Gressonney est saisissant.

Ici, j'apprends pour la première fois, ce que c'est une tempête à haute altitude.

Finalement, le vent semble se rabattre, et nous entamons la montée en direction de la Pyramide Vincent.

Le glacier est peu raide et semble peu crevassé. Nous voyons des alpinistes non-encordés: je ne veux condamner leur "comportement", finalement chacun est responsable de ses actes.

Dans le brouillard, on peut apercevoir le Rifugio Gnifetti.

Une pente un peu plus raide nous mène au sommet de la Pyramide Vincent (4215m). C'était un 4000 très facile, mais vu les conditions, c'est presqu'un miracle de se trouver dessus !

En quelques minutes de temps, nous sommes envahis par les nuages. Il fait terriblement froid, et nous quittons très vite le sommet.

Fier d'avoir fait mon 6ème sommet de +4000m.

Le ciel bleu est trâitre: il souffle très fort et le wind chill fait descendre la température.

Au fond, le Balmenhorn (4167m) avec le bivouac Felice Giordano. Il devient vite clair que nous devons abandonner l'idée d'escalader les petits sommets voisins. La tempête d'altitude nous met devant un choix difficile: descendre le Grenzgletscher jusqu'au refuge du Mont Rose et ainsi "foirer" à moitié notre traversée, ou aller en direction de la Capanna Margherita et courir le risque d'être "prisonnier" de la tempête.

Notre guide Benno doit prendre une décision.

La Lyskamm commence à se couvrir.

Des nuages noires semblent monter. La décision est prise: comme il faut du beau temps pour descendre le Grenzgletscher (beaucoup de crevasses), nous allons monter au refuge et y passer la nuit.

Benno nous octroie une petite pause. Je semble ne pas avancer en cause de la neige profonde et l'air raréfié. A nouveau, comme à l'Alphubel et au Thorung La au Népal, je dois me rendre compte du fait qu'au-delà d'une altitude de +/- 4200m, j'ai du mal à suivre. Manque d'acclimatation ou incapacité physiologique, je ne sais toujours pas.

Heureusement, je ne suis pas le seul. Mes compagnons de cordée souffrent aussi.

Mais petit à petit, nous nous approchons du but. J'ai le temps de développer ma petite technique pour monter: je fais un pas, je reprends mon souffle, je fais un pas, etc. Les pentes ne sont pas très raides, sauf la dernière partie avant le refuge.

Enfint arrivés! Il fait tellement froid dehors que j'ai de la glace dans les narines. Petit à petit, nous dégelons. J'ai tellement soif (le tuyau de mon camel bag avait gelé) que je commande une petite bière. Mauvaise décision, car elle me monte directement à la tête. Je ne me sens pas terrible et je décide d'aller me reposer un peu.

Le soir, je me sens mieux et j'ai de l'appétit. Nous sommes une quinzaine d'alpinistes dans le refuge, tous anxieux de savoir si la météo se sera amélioré demain.

Nous gardons la bonne humeur. Certains écrivent une page dans leur journal, d'autre (comme moi) se jettent sur la chouette bibliothèque du refuge ou passent le temps en jouant un petit sudoku. Dommage que les gardiens du refuge ne soient pas très sympas...

Je passe une nuit affreuse. Je dors très peu et je sens vraiment l'altitude. Le lendemain, j'ai terriblement mal à la tête. Deux aspros pris l'un après l'autre arrivent à chasser le démon du mal d'altitude... En regardant dehors, nous constatons que le vent s'est à peine calmé.

La vue du balcon est spectaculaire. Nous apercevons, au loin, la plaine du Po.

7ème sommet de 4000+ dans la poche. Mais comment vais-je faire le jour ou je serai à mon onzième ?

Le balcon se trouve juste au-dessus d'une abîme de dimensions gigantesques. Je crois longtemps qu'il s'agit de la fameuse face est, haute de 2200m, mais il me semble qu'il s'agit de la paroi sud-est.

On passerait volontiers des heures à contempler ce magnifique belvédère, mais le froid et le vent nous poussent à rentrer vite dans le refuge.

De temps en temps, les nuages dévoilent une partie du paysage. Ici, on a une vue claire sur la Zumsteinspitze (4563m) et, derrière, le plus haut sommet de la Confédération suisse, la Dufourspitze (4634m).

La vie à 4554m est dûr.

Après une bonne heure d'attente, il est finalement décidé d'entamer la descente à Zermatt.

On nous laisse descendre le long de la pente raide juste en-dessous du refuge

Une fois tout le monde rassemblé, nous nous mettons ensemble avec une cordée allemande et plongeons dans la brume.

Les conditions ne sont guères parfaites pour descendre un glacier crevassé, mais nous comptons sur les facultés d'orientation de Benno et du guide allemand.

La neige tient bien et on rencontre à peine des crevasses dans la partie supérieure du glacier.

Nous nous trouvons vers 3700m avant de...

...franchir le passage-clé de la descente du Grenzgletscher: un passage rocailleux au-dessus d'énormes crevasses, suivi de la traversée d'une pente raide où le guide doit tailler des marches.

Fin des difficultés, il est temps de manger et de boire quelque chose.

Le paysage glaciaire, composé de séracs et de crevasses, est magnifique.

Vers 3200m, nous sortons enfin des nuages.

Arrivée à l'Obere Plattje. Ici, on monte sur la moraine et pouvons nous desencorder, enlever crampons, guêtres, etc.

En bas, nous pouvons apercevoir la Monte-Rosa-Hütte (2795m).

Mais nous nous arrêtons pas au refuge, il nous reste encore la traversée du gigantesque Gornergletscher à faire.

Voici le Gornergletscher. Même s'il a laissé beaucoup de ses plumes les dernières années, la couche de glace reste énorme et est d'une beauté exceptionnelle.

Le chemin sur le glacier est balisé avec des petits drapeaux. Il n'y pas de dangers, pour tomber dans une crevasse, il faudrait quasi se jeter dedans.

Une fois le Gornergletscher traversé, une contre-montée nous amène jusqu'au Rotenboden, en-dessous du Riffelhorn (2928m).

Entretemps, dans notre dos, la Lyskamm s'est dévoilé. Quelle magnifique montagne ! Le "mangeur-d'homme" (nommé ainsi à causes des nombreux accidents dont il fut le théâtre) nous présente sa paroi nord-est, haute de mille mètres.

Enfin, LA vue classique sur Nordend, Dufourspitze, le Lysjoch et la Lyskamm.


Le petit train du Gornergrat nous ramène à Zermatt. Je suis super-content de mon séjour, même si un petit arrière-goût de "trop peu" et "pas assez difficile" vient me troubler l'esprit. Finalement, je me dis que je peux bien être content de pouvoir passer tous ces moments, riches d'émotions, dans ces montagnes que j'aime tant. Il est vrai que je suis devenu plus difficile, plus tout à fait content avec le "normal", c'est-à-dire les ballades, les petits sommets faciles, etc. Mais je suis sûr que cela fait partie d'une phase, d'une découverte de mes capacités et que le jour viendra très bientôt où je serai à nouveau content d'être simplement là.