lundi 18 juillet 2005

Wallis 2005: Le pays promis - par Rêveur 4000 (H)

Après avoir goûté aux plaisirs de la Suisse alpine en 2004 (voir ci-dessous), je me décidai de m'attaquer à quelques 4000 faciles, question de rentrer dans la matière de façon aisée. Je choisissais le forfait "4000 faciles" (oh, qu'est-ce que je me suis trompé par rapport au mot 'facile' par après, rien de tel à 4000m!) organisé par l'école d'alpinisme Weissmies (www.weissmies.ch). Ce séjour se déroulait au Valais, région bien connue et fréquenté. Départ à 7h de Bruxelles-Midi, arrivée à Brig à 17h. Brig n'est pas terriblement joli comme ville, mais est, en tout cas, bien située en plein milieu du Valais, à quelques kilomètres seulement du glacier d'Aletsch et du Cervin !

Centre-ville de Zermatt. Contrairement aux attentes, je me retrouve dans une agréable bourgade, très fréquenté certes (sûrtout par les Japonais omni-présents), mais gardant un certain charme, voir un charme certain ! De toute façon, si on cherche les plaisirs et comforts de la vie moderne, on est certain de les y retrouver.

Après le dîner, petite visite au cimetière local. On y retrouve un nombre remarquable de tombes d'alpinistes ayant mouru en pratiquant leur activité, leur sport, leur passion préféré. Ci-dessus, la tombe de Michel Croz, un des premiers vainqueurs du Matterhorn (Cervin).



(Extrait Swisstopo)

Le lendemain, deux télécabines m'emmènent au Schwarzsee. Montée solitaire à la Hörnli-Hütte. J'avais entrepris cette randonnée pour deux raisons: acclimatisation indispensable pour les 4000 (le refuge se trouve à 3260m) et les vues imprenables. Question panorama, je n'ai pas vraiment été servi: brouillard tout le temps, neige fraîche à partir de 3000m. Autant dire que le Cervin ne s'est pas fait escalader aujourd'hui !

Descente interminable dans la vallée (3260m-2200m), suivie d'une rude montée aux alpages de Hohbalmen (2750m). Le mauvais temps continuait à me poursuivre. Dommage, cette ballade est réputée être une des plus belles des Alpes, avec vues sur le Cervin et le massif du Mont Rose !

Dernière descente jusqu'à Trift. Paysage austère avec, au fond, la Wellenkuppe (3903m).
Le propriétaire du l'hôtel du Trift m'acceuillait les bras ouverts. Endroit très sympathique, cet hôtel était un des premiers à être construit à Zermatt (http://www.zermatt.ch/trift/)

Le lendemain, départ matinal pour le sommet du Mettelhorn, un des plus beaux sommets panoramiques du coin. Mais les conditions sont mauvaises, neige fraîche à partir de 2700m. Au fond le sommet du Platthorn, 3345m.

LA star du coin ! Le Matterhorn se dévoile enfin, vêtu d'une robe de neige.

Une fois arrivé au col, je me réalisais tout de suite que le Mettelhorn était hors de question aujourd'hui. Il neigeait, un brouillard épais venait de temps en temps m'aveugler, et j'avais un petit glacier crevassé à traverser avant de remonter les dernières pentes. Je me contentais alors du Platthorn voisin, but plus réaliste. Néanmoins, un 3000 de plus dans la collection !

Les choses allaient vite ensuite: très longue descente à Zermatt (1700m de dénivelé), changement de vallée (la vallée de Saas), rencontre à Saas Grund avec les autres membres du groupe "4000 faciles" (Mats, Suédois, et Holger, Allemand). Dodo bien mérité, puis rencontre avec le guide Suisse (dont je refuse de donner son nom, ce personnage s'avérait être des plus désagréables, et j'estime qu'il ne faut pas donner plus de publicité que ça à des guides antipathiques, dépourvus de toute compétence pédagogique) et ensuite montée à Kreuzboden.


(Extrait Swisstopo)

On chausse les crampons sur le glacier du Trift, question de se remettre dans le jeu, et on monte vers le refuge de Hohsaas (3101m).

Vue époustouflante de Hohsaas sur la chaîne du Mischabel. Täschhorn et Dom constituent des buts majeurs pour tout collectionneur des 4000, mais il faut une sacré condition (Dom) et de bonnes connaissances techniques (Täschhorn) pour les vaincre.

Le flanc nord-ouest du Weissmies. Demain, nous allons traverser le glacier de gauche à droite pour remonter ensuite vers la gauche.

Vue sur les sommets qui constitueront nos buts dans les prochains jours: Strahlhorn, Rimpfischhorn, Allalinhorn.

Cliché romantique, certes, mais il faut quand même avouer que le ciel est particulèrement beau-là, non ?

Le sommet du Jägihorn (3206m).

Départ à 5h. Très vite, les premiers rayons de soleil viennent effleurer le Lagginhorn, voisin 4000 (4010m pour être précis) du Weissmies. Son ascension s'effectue par l'arête ouest (à gauche).

Le fameux massif du Mont Rose, au fond à gauche.

Photo classique prise du sommet du Weissmies (4017m). L'ascension s'est déroulé sans problèmes majeurs. Mais déjà, on sent que Holger, le participant allemand, n'est pas à la hauteur des sommets entrepris, il a très dûr aujourd'hui.

Vue sur le Lagginhorn, et derrière, le Fletschhorn, presque-4000m, qu'un jour les habitants de Saas Balen ont voulu élever littéralement à la hauteur de 4000m, en proposant d'y construire un genre de cairn monstrueux. Quelle sottise ! A gauche, au fond, le Bietschhorn, et à droite, l'Aletschhorn.

Fier d'avoir atteint mon deuxième 4000, après le Mönch en 2004.

Descente rapide à Hohsaas. Mon avis: même s'il est facile, le Weissmeis est un sommet magnifique.

Les impressions se suivent: nous changeons à nouveau de vallée (Mattertal) et nous montons à la Täschhütte (2701m), refuge assez rustique du Club Alpin Suisse (http://www.taeschhuette.ch/). Mais les vues valent vraiment le coup. Levée matinale extrème (2h30). Départ à travers la moraine. Vue incroyable sur le plus beau sommet des Alpes, le Weisshorn.


(Extrait Swisstopo)

Le sommet de l'Alphubel est large comme trois terrains de foot. On a du mal a s'y repérer. J'ai lu que le sommet de la Cho Oyu est similaire. Je n'ai pas encore pu aller vérifier cela mais je veux bien le croire ! Ceci dit, l'Alphubel, répute sommet facile, était un véritable calvaire pour moi. J'avançais avec beaucoup de peine et dû chercher mon souffle sans cesse. Les chiffres de la montée parlent pour eux-mêmes, je crois: 1500m et 5h30 de montée. L'altitude ? Un manque de condition ? Peut-être... En tout cas, il ne faut jamais sous-estimer un 4000.


Fatigués, mais heureux. Ce sommet-ci, il s'est mérité.

A droite, le sommet de l'Allalinhorn. En bas à gauche, l'affreux domaine de ski de Mittelallalin.


Vue de Saas Fee sur l'Alphubel. Nous devions traverser un glacier extrèmement crevassé pour atteindre Längflue. Ensuite, une télécabine nous emmenait à Saas Fee. Certes, les télécabines sont une grosse aide pour les alpinistes, mais on doit quand même se poser des questions par rapport à la construction de toute une infrastructure de ski dans un environnement aussi sensible qu'est la haute montagne.

Vue de Mittelallalin (3500m) sur l'Allalinhorn (4027m). On m'avait prévenu, et c'était vrai: la partie la plus dangereuse de l'ascension, c'est la traversée de la piste de ski en partant de Mittelallalin !

Montée fastidieuse sans événements, que je qualifierai de "tout à fait faisable pour ma grand-mère". Néanmoins, un 4000 de plus, et le panorama était génial.


Le Strahlhorn, le Mont Rose et le Rimpfischhorn.


Cervin, Dent d'Hérens, Mont Blanc et Grand Combin. Je l'avais dit: la vue de ce sommet explique peut-être sa popularité.


Plan détaillée du Mont Rose.


Descente rapide à Felskinn, et pas d'au revoir au guide (quel connard). La chaîne des Mischabel continue à nous émerveiller.


Strahlhorn (4190m) et Rimpfischhorn (4199m), vus du refuge Britannia (http://www.britannia.ch/content.php?content.19). On est en plein coeur des montagnes valaisannes ici, et c'est joli !


(Extrait Swisstopo)


Nos voisins quadrupeds.


Vue très intéressante sur l'Allalinhorn. Sa voie normale est ennuyeuse mais l'arête qu'on voit ici vaut vraiment le coup: la fameuse Hohlaubgrat (PD, II, 35°).


Nous avons un nouveau guide, et il est vraiment bien: Konstantin de Leukerbad. Départ très très tôt (levée 2h, départ 2h30) du refuge. Chemin pas si évident que ça: nous devons traverser deux moraines, et le glacier s'avérait être très crevassé (quelle expérience !).


Cette montée est qualifiée comme "fastidieuse" (voir notamment le guide de Goedeke), mais je ne suis pas d'accord du tout. Le paysage qui nous entoure est fantastique, l'ascension est variée et nous permet de monter progressivement.

En route vers l'Adlerpass (3789m).

Après un dernier flanc de neige interminable, nous atteignons l'arête finale. Enfin, un peu de rocher (I+) !

Sommet du Strahlhorn. On se retrouvait au-dessus de tout et tout le monde. Sensation géniale. Meilleur des sommets de la semaine passée.

La chaîne des Mischabel et l'Allalinhorn.

Vue sur la dernière pente et, au fond, les 4000 de Zermatt (Dent Blanche, Obergabelhorn et Zinalrothorn).


C'est fini ! Bière finale à la Britanniahütte. Semaine géniale dans le Valais et je suis prêt à y retourner.