dimanche 2 septembre 2012

Dents du Midi - Cime de l'Est (tentative), 1-2/09/2012


(Extrait de carte Swisstopo)

La météo dans les Alpes est relativement instable. Comme si j'avais encore besoin d'être rappelé de ce fait, une belle dépression s'abbat sur la Suisse et la France et amène beaucoup de pluie et de neige en altitude. C'est malheureux mais c'en est ainsi: il est exclu qu'on tentera l'ascension du Mont Blanc ou d'autre 4000m. J'ai l'impression que cette montagne est maudite, qu'elle m'en veut: 3 tentatives (1991, 2009, 2012) et toujours rien !

Deux jours de repos forcé à Trient et Mex. Je deviens presque fou, j'ai envie d'être en montagne, pas entre 4 murs. Severin, Albert et moi communiquons via SMS et on se met d'accors sur un plan B, c'est-à-dire une escalade dans la chaîne des Dents du Midi. 
  

Et c'est ainsi, qu'un samedi matin pluvieux, nous faisons rendez-vous à la gare de Martigny, ville que je commence désormais à bien connaître. J'ai préféré laisser la voiture à Mex et de faire le trajet en bus et en train, car je compte revenir à pied. Dans une brume épaisse, nous montons une petite route spectaculaire et de plus en plus étroite avant de finalement arriver au hameau de Van d'en Haut (parking à 1395m).


Le sentier suit de près le torrent de la Salanfe avant d'arriver en-dessous du barrage du Lac de Salanfe.


Une heure de montée nous aura suffit pour monter au Lac de Salanfe et l'auberge éponyme. Un paysage quasi-hivernal nous attend, on a du mal a croire qu'on n'est que début septembre.


Mais nous ne perdons pour autant notre bonne humeur car on est tous heureux d'être en montagne.


Les vaches ne donnent pas vraiment l'air de se plaindre non plus.


Vers 2100m, c'est fini la rigolade. Le sentier n'est plus visible, une épaisse couche de neige couvre tout le terrain. A partir d'ici, il faudra faire la trace. Notre but est le Refuge des Dents du Midi, 2884m.


En face, l'imposante Tour Sallière, 3220m.


Albert fait la trace la plupart du temps, Severin vient à son secours de temps en temps. Moi-même, je peine terriblement. Je suis bien en forme mais ces deux hommes-là vont simplement trop vite pour moi. Néanmoins, je ne me fais pas trop larguer.


Après quatre heures de montée (l'horaire "normal" est de trois heures"), nous arrivons au refuge. Ha, quelle surprise, le refuge est gardé.


Le gardien s'appelle Christian et est vraiment content de voir du monde. Faut dire qu'avec ces conditions-là, cela fait une semaine qu'il n'a plus vu de personne ! Des membres de la section CAS Argentine gardent le refuge à tour de rôle.


On est content comme si on avait atteint un sommet et on s'installe dans cet agréable petit refuge.


Par contre, aller à la toilette n'est pas une sinécure, car celle-ci se trouve à quelques dizaines de mètres du refuge. Dans ces conditions-là, il faut mettre chaussures et vêtement chauds et faire très gaffe de ne pas tomber.


Vers 19h, la météo s'améliore enfin. Nous poussons un cri de bonheur, quelle vue sur les cimes déchiquetées   de la chaîne des Dents du Midi. Derrière le petit glacier tout plat appelé le Plan Névé, s'élèvent des sommets appropriément appelés La Cathédrale, 3160m, et La Forteresse, 3164m.


Le jeu des nuages et du soleil est inoubliable.


Entre deux sessions de photos, nous rentrons et aidons à préparer les casseroles pour faire fondre la neige.


Malgré le froid intense, nous sortons à nouveau et admirons la Cime de l'Est, 3178m. Albert a proposé de tenter l'ascension de celle-ci, ça doit être bien rigolo et largement à notre portée (PD+, un pas de III).


Tout à fait à gauche s'élèvent la Haute Cime, 3257m et plus haut sommet de la chaîne, les Doigts de Salanfe, 3207m et les Doigts de Champéry, 3210m.


Un dernier regard sur la Dent Jaune, 3186m, et sa voie d'ascension tout à fait naturelle, la Vire aux Genevois (AD-, III), et puis il est temps d'aller dormir.


Le lendemain, on se lève relativement tard et on ne part pas du refuge avant huit heures. Après quelques dizaines de mètres, nous marchons déjà sur le glacier et nous encordons. Notre objectif est le couloir Rambert, voie d'accès à la brèche Rambert, 3030m.


Le Refuge des Dents du Midi sur sa moraine. L'épaisseur de la couche de neige fraîche atteint un mètre ici.


Après avoir traversé le Plan Névé (quand même quelques grosses crevasses, il faut faire très gaffe), nous essayons de trouver la voie d'accès au Couloir Rambert. Nous passons par un champ d'éboulis, ce qui nous fait perdre beaucoup de temps et d'efforts.


Les vues sont magnifiques (ici, notamment, sur quelques grands noms de la chaîne du Mont Blanc: Tour, Argentière, Chardonnet, Courtes, Droites, Verte), mais pour une fois, c'est plutôt devant nous qu'on regarde.


Petit à petit, en voyant Albert patauger dans la neige profonde, en me rendant compte à quel point nous avançosn lentement, en observant des coulées de neige fondant dans le soleil de plus en plus vif, je comprends que notre ascension n'aboutira pas. Sentiment dont Albert  nous fera part quelques deux heures après le départ du refuge. Les conditions sont trop difficiles, voire dangereuses.


Vue sur le Couloir Rambert. De toute probabilité, on aurait du monter plus à droite encore.


La magnifique Dent Jaune et l'Eperon, 3114m.


Nous rebroussons chemin vers le refuge. Il fait vraiment beau mais il aurait probablement fallu encore attendre quelques jours.


Belle vue sur la Tour Salière.


Petit glaier, mais très traître.


Arrivés au refuge, nous reprenons les affaires qu'on y avait laissées, et après une petite pause, nous descendons vers le lac. La neige fond déjà bien, les gentianes font à nouveau leur apparence.


Dernière course de l'année avec ces deuc messieurs, j'espère qu'on aura plus de chance l'année prochaine, quels que soient les plans.


Tandis que Severin et Albert descendent vers la voiture, je m'installe à l'Auberge de Salanfe dans un tout grand dortoir (mais que j'aurai seul pour moi). Demain, je vais tenter le tout pour le tout et essayer la Haute Cime des Dents du Midi (premier sommet à droite du milieu de la photo).

Aucun commentaire: