mardi 28 août 2012

Mont Blanc de Cheilon, 28/08/2012


(extrait carte Swisstopo)

Lever matinal à un très raisonnable 5 heures, nous nous mettons en route vers le col de Cheilon à 6h. En raison du terrain (pas de larges étendues glaciaires) et la sècheresse, il n'est pas nécessaire de se lever à des heures impossibles.


Pendant une heure, nous montons tranquillement la moraine du glacier de Cheilon en direction du col du même nom. Tiens, est-ce qu'il n'y avait pas plus de neige avant ? (voir aussi l'excursion de Rêveur 4000 (D) en 2005). Hélas, le réchauffement planétaire ne fait pas halte aux portes du Valais, et modifie impitoyablement le paysage alpin tel qu'on l'a connu jusqu'à maintenant. Arrivés au glacier, nous nous encordons et chaussons les crampons. Première connerie de la journée: je tire comme un malade sur les languettes de mon crampon et réussis à casser mes lunettes de soleil se trouvant dans la poche de mon polar. Deuxième connerie de la journée: je réussis à oublier mon chouette bonnet Mammut sur le glacier. L'histoire se répète, la même chose m'est déjà arrivé il y a cinq ans lors de l'ascension du Balmhorn.


Bon, il faut quand même continuer et monter au col. Ceci ne s'avère guère plaisant, le glacier a tellement rétréci qu'un flanc raide, mi-glace, mi-éboulis, est apparu à la place. Heureusement, le gardien de la Cabane des Dix a mis en place une corde fixe, que nous montons assurés d'un prusik. Du col, 3237m, on a une belle vue sur la suite de l'itinéraire, l'arête nord-ouest.


Je suis et reste fan de cette montagne sauvage, la Ruinette, 3875m, et plus haut sommet de la région.


L'arête nord-ouest nous présente peu de difficultés. C'est pas trop raide (quoiqu'un faux-pas ne se pardonnerait pas, mais comme on dit en montagne: "Tomber ? On ne tombe pas !"), pas trop difficile (des pas de 2 à 3), et la météo est très clémente. Dès qu'on hésite un peu par rapport au cheminement correcte, nous pouvons toujours demander conseil au guide qui nous suit de près avec sa  cliente. Bravo à Severin qui est un excellent premier de cordée !


Devant nous, le guide et sa cliente, et la suite de l'arête.


De l'autre côté du col de Cheilon, le sommet un peu minable de la Luette, et les majestueux Pleureur, 3704m, et la Sâle, 3646m.


Au bout de l'arête, au P. 3496m, nous hésitons brièvement: poursuivre dans le flanc à droite, ou traverser le flanc raide et neigeux sur la gauche ? Nous optons pour la deuxième possibilité, ce qui s'avère être le bon choix. Certes, l'heure qui suit n'est pas des plus agréables: la montagne n'en veut pas finir, ça fait mal aux jambes, et il faut rester très concentré. Heureusement, la vue sur les sommets de la chaîne du Mont Blanc nous fait un peu oublier les efforts.


Nous contournons une crevasse par la gauche et montons les dernièrs mètres jusqu'à la selle séparant le sommet d'été et point culminant, visible ici, et le sommet d'hîver.


Vue sur le sommet d'hîver, 3827m.


Longue pause au col, 3781m. Nous y laissons les sacs et attaquons le dernier bastion. Celui-ci est assez impressionnant de loin mais son escalade s'avère rigolo quoiqu'un peu aérien (un pas de III): la vue plongeante dans la face nord haute de 800 mètres coupe le souffle !


Après cinq heures d'effort, nous arrivons au sommet du prestigieux Mont Blanc de Cheilon. Nous sommes bien dans l'horaire car les trois cordées ayant tenté le sommet (dont deux avec guide !) se retrouvent au même moment au sommet.


Le panorama est indescriptible ! Ici, le Cervin, la Dent d'Hérens et le Mont Rose. N'oublions pas l'avant-plan avec la Pigne d'Arolla et les Bouquetins.


Il n'y a pas beacoup de place sur ce sommet, on fait bien attention de mettre la corde autour d'un rocher !


Face est du Combin de Tsesette, et derrière, le Mont Blanc.


Après une dizaine de minutes passées au sommet, nous commençons déjà la descente. Vue sur le crux de la montée, l'ultime gendarme avant le sommet, qu'on passe d'ailleurs par la droite.


Après avoir cherché les sacs à la selle, nous commençons à descendre le Glacier du Giétro. Pendant tout un temps, nous pouvons admirer l'arête reliant le Mont Blanc de Cheilon à la Ruinette. C'est du sérieux ça ! On compte cinq heures pour la traversée, grimpant dans du IV (AD+), "rochers (...) escarpés et difficiles" selon Maurice Brandt.


Nous allons vraiment à l'aise maintenant, et perdons peu à peu de l'altitude.


Les guides et leurs clients s'éloignent également. La suite ne sera plus spectaculaire: une fois arrivés au col, nous entamons rapidement la descente mais serons un peu freinés par une cordée de cinq (quatre valaisans rigolos inexpérimentés et leur guide antipathique). Une fois qu'on les a dépassés, plus rien ne m'arrête et je fonce comme un malade vers le refuge. La bière tant attendue était merveilleuse !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Tres joli recit et merci pour les photos. On est partant la bas le w.e. prochaine...Merci