jeudi 18 août 2005

La Weissmies

17/08/2005 : montée au refuge


C'est une journée comme on en voit souvent en montagne (quoi qu'en disent les grincheux). Une journée où le ciel est pur, si limpide qu'on lit les intentions de ces montagnes.
En ce jour rien ne vient gâcher le plaisir que nous avons à gambader sur les jolis sentiers qui mênent à la Almageller hütte.

Nous faisons un premier arrêt face aux 4000 de la chaîne des Mischabel (ici : Alphubel, Taschorn, Dom, Lenzspitze et Nadelhorn). Nous avons tout notre temps et la journée est radieuse. Les 1400 m qui nous séparent du refuge nous paraissent tout à coup bien peu de chose face à la beauté des lieux.

La nature est devant nos yeux, elle laisse admirer sa fugace effervescence, le peu de temps que lui laisse la montagne d'exploiter sa parure. Nous sommes en fait logés à la même enseigne concernant les conditions d'ascension.

Vers 2800 m, l'environnement se fait plus sévère : la roche nous apparaît tout à coup plus présente. Les fleurs sont plus rabougries et les buissons ont disparus. Nous savons que nous sommes aux portes du royaume minéral peu avant celui des neiges éternelles, c'est pourquoi nous nous allongeons quelques heures dans l'herbe, le temps de nous imprégner du lieu. Nous profitons pleinement de ces instants de solitude paradoxalement si proche du refuge assailli malheureusement de bien peu de contemplatifs. le chronomètre importe souvent bien plus que la modeste fleur ignorée sous le pas leste de l'alpiniste d'un jour.

Quel cadre enchanteur. La montagne est ainsi faite que rien n'est monotone, le même décor n'est jamais identique. Les jeux de lumière, les angles de vue, l'altitude, la brume, manifestent tour à tour ou en association leur attachement à la montagne et par conséquent notre vision d'elle même.

Le refuge est une bâtisse moderne de look ancien perché à 2894 m. Il constitue à mon sens un but de randonnée tant le panorama qu'il offre est intéressant (bien plus qu'à Hohsaas). Cepandant, l'absence de téléphérique nous assure ici une quiétude loin des excès de la foule.

A l'arrière du rfuge nous admirons la voie que nous emprunterons demain dès potron-minet : l'arête sud de la Weissmies (ancienne voie normale).

Après avoir avalé notre repas (boeuf forestière et ses pâtes pour A et boeuf parmentier pour moi) , nous faisons un petite reconnaissance vers le Zwischbergenpass, point d'attaque de l'arête.
Le soir, les nuages planent dans le ciel, la dépression annoncée est là, pourvu que ça tienne.
Il y a tant de monde dans le refuge que nous passons la soirée dehors, heureusement nous n'avons pas pris la demi pension. Cependant, par un heureux hasard ;-) il y a peu de gens dans notre chambrée (qui a dit que les Suisses n'ont pas le sens de l'hospitalité).
Nous règlons la note à 20h30 (64 CHF pour deux : chambre + petit déjeuner).
20h45 dod parce q'il faut se lever à 4h00 le lendemain.

18/08/2005 : ascension de la Weissmies par l'arête sud et descente par la voie normale.

Le gardien nous réveille à 3h30, nous avons passé une bonne nuit. Le déjeuner est à 4h00. C'est fou, avec le nombre important de courses qu'il est possible de réaliser à partir de ce refuge tout le monde va au Weissmies. Je dévore mon petit déjeuner et avale 1 litre de thé. Le temps est beau mais un peu chaud.

Nous démarrons à 4h30 en prenant tout notre temps pour ne pas devoir ouvrir la marche (il est plus facile de suivre). Malgré toutes nos précautions pour ne pas dépasser nous nous retrouvons devant vers 3000 m, finalement on est bien mieux ici que dans la foule. La reconnaissance de la veille porte ses fruits et nous sommes très vite au col alors que d'autres s'égarent sur les ancienens morraines.
De notre promontoire nous regardons une guirelande qui se meut parfois à tâtons dans la nuit sans lune si propices aux songes.
J'imagine chacun, enfermé dans son mutisme tous ses sens portés vers la course qu'il entreprend. Son premier 4000 ? Une collection ? Qu'importe, ces moments intenses de marche d'approche dans la nuit noire ont toujours le goût de l'aventure, celle de l'éveil des sens.


Peu après le col, le jour pointe amis les frontales auront chauffé. Nous avons tout de même croisé un couple avançant à tâtons sans la moindre lampe nous leur en avons prêté une.


Le départ de l'arête est balisé, c'est plus pratique évidemment mais personnellement je préfèrerait sans. Vers 3500 m nous nous arrêtons pour boire quelque gorgées et pour nous équiper en vue de la remontée du triangle neigeux dont la pente fait +- 40°. Les cordées sont beaucoup plus espacées maintenant.

A débouché de la neige nous attaquons l'arête proprement dite. Nous nous sommes fait dépasser par une cordée qui passait par l'arâte à gauche du cône neigeux. Cette option semble plus rapide mais certainement moins amusante.
Nous faisons une pose, enlevons nos crampons et profitons du paysage, le soleil nous innonde et réchauffe nos visages. Je resterais assis sur ce bloc encore des heures mais il faut repartir. La Bernina nous salue.


Petite vue sur la bas de l'arête et le col.


L'arête est plus raide maintenant mais le rocher est excellent. Nous sommes tous les deux enchantés de cette petite esclade au soleil. Nous approchons de l'antécime sans jamais forcer, les mouvements de A sont lents et pécis, nous sommes dans l'horaire même si un guide et ses deux clients nous dépasse encore bien plus à l'aise que moi (total respect, ils sont vraiment très forts ces gars là).

A est au-dessus des nuages, la plaine du Pô est couverte. Nuos sommes sur l'antécime de la Weissmies vers 3970. Le temps est superbe quoique brumeux, il est 8h45, dans une petite demi heure nous serons au sommet.

L'antécime vue de la jonction entre rocher et neige.


Le sommet, nous y sommes arrivés presque sans nous en rendre compte. Il faut dire que le temps au bau fixe nous à laissé profiter de la course.

Petit bémol concernant le panorama, finalement je ne suis pas impressionné de la vue qui nous est offerte. Les Mischabel sont aussi beau vus de l'Almageller Hütte.
Nous pouvons appercevoir dans le fond à droite le barrage de Mattmark, et par dessus le Monte Moro, Le mont rose.

Face à nous la Chaîne des Mischabel.


A au sommet, il y a deux cordées en plsus de la notre au sommet (heureusement qu'il est vaste).


L'arête finale de la voie normale sud, d'où l'on vient.

Nous amorçons la descente par la voie normale. Il y a de grosses corniches sur la gauche mais la trace est très evidente.

Vu du bas, La Weismiess est vraimant fabuleuse, quel bel ensemble glaciaire.




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