Samedi, 5 octobre 2013, Col du Calvaire – Tête des Faux – Le Bonhomme – Le Brézouard – Le Bonhomme – Col du Calvaire
Nous avions prévu de parcourir quelques courses
d’escalade sur le calcaire des montagnes tyroliennes mais la météo maussade
nous obligea à modifier nos plans. Comme d’habitude dans ces cas-là, nos Vosges
voisins constituent la bouée de sauvetage parfaite, Rêveur 4000 (D) nous
concocte en vitesse un projet de randonnée et c’est parti ! Le samedi
matin, nous arrivons au Col du Calvaire, 1144m. Il fait gris, il pleut, un
brouillard dense cache le paysage, mais nous sommes heureux de refaire une
sortie en nature et ne perdons pas notre bonne humeur.
Les bien tristes environs du Col du Calvaire.
Nous mettons le cap vers le nord-est en direction
de la Tête des Faux. Nous évitons la Petite Tête des Immerlins, 1200m, mais
profitons de l’occasion pour fouler le « sommet » du grand frère, la
Tête des Immerlins, 1216m.
L’amanite tue-mouches Fausse oronge, ou Amanita muscaria, un champignon dont on
ne peut vraiment pas conseiller la consommation, à moins de vouloir vivre une
expérience hallucinogène !
Je n’ai pas souvent l’occasion d’en voir, mais ici,
ça pousse en abondance.
Après une petite heure, nous arrivons au Cimetière
Duchesne, nécropole militaire et monument historique national où sont inhumés
408 soldats français tombés lors des combats autour du sommet voisin de la Tête
des Faux pendant la Première Guerre Mondiale. Le cimetière a été créée en 1924.
Nous faisons la découverte de ce lieu insolite qui
dégage une morosité et une tristesse mordantes. Il est vrai que la météo
contribue largement à cette atmosphère.
Un sorbier des oiseleurs.
Nous poursuivons notre chemin vers la Tête des
Faux, et tombons sur une multitude de monuments, vestiges et restants de la
Grande Guerre : tranchées, rouleaux de fil barbelé, abris, bunkers,
plaques commémoratives, troux d’obus, etc. La Tête des Faux, 1208m, était considéré
en 1914 par les Français comme stratégique et fut l'objet de deux brèves mais
terribles batailles en 1914 en 1915 entre Français et Allemands.
Vestiges d’un fortin allemand sur le sommet.
En descendant vers l’Etang du Devin, nous tombons
sur un autre vestige bien remarquable: une gare d’arrivée d’un téléphérique,
permettant le transport de matériaux et d’hommes.
L’Etang du Devin, 926, qui a plutôt l’aspect d’une
tourbière. Les couleurs automnales apportent un peu de couleur. En Première
Guerre Mondiale, c’était le camp arrière des Allemands.
Nous rendons visite au cimetière allemand Kahm,
créée en 1916.
Après la guerre, les corps des défunts furent
transférés vers le cimetière allemand de Bärenstall.
Le village du Bonhomme sur la route du Col du
Bonhomme, presque 600 mètres en-dessous de la Tête des Faux.
Nous traversons la grande route et entamons la
longue montée vers les Brézouard.
Notre point culminant de la journée J ! Le sommet du Grand Brézouard, 1229m.
Une petite descente nous conduit vers un abri entre
les sommets du Grand et du Petit Brézouard (arrière-plan), 1203m, qu’on s’offre
également.
C’est le moment de faire une pause, le moment de la
casse-croute. Et voilà que l’ambiance devient radicalement rigolote et
exubérante : le soleil se montre entre les nuages et un groupe important
de randonneurs lorrains nous rejoint. La bouteille de Jack, qui ne manquait
évidemment pas dans nos sacs, est sortie et nous buvons à nos santés mutuelles.
Nous passons une heure très agréable (ou est-ce
qu’on a passé deux heures là ?), nous perdons la notion du temps et quelques
neurônes du même coup. Résultat des courses : la bouteille, elle est vide,
nous sommes pleins, et le chemin du retour est encore long.
Joyeux et vigorifiés, Rêveur 4000 (D) et moi-même
partons en direction du Col des Bagenelles.
Le Col des Bagenelles, 904m.
Retour au village du Bonhomme qu’on atteint après
un véritable sprint à travers les champs. Ce n’est pas croyable, nous avalons
les kilomètres comme si ce n’était rien, quelque chose me fait penser là à
Asterix et sa fameuse potion magique…
Le sentier longe le versant ouest de la Tête des
Faux. Rêveur 4000 (D) semble se croire dans une scène de
Braveheart, prêt à affronter les Anglais.
Il n'y a guère d’Anglais ici à combattre, mais plutôt
des bruyères malveillants qui nous observent et cherchent à bloquer notre
passage. A l’attaque ! et voilà que Rêveur 4000 (D) fonce dans les plantes
effrayées qui ne s’attendaient certainement pas à cette attaque mais arrivent
quand même à lui provoquer une sacrée culbute ! (paraît qu'il existe même une petite séquence vidéo illustrant ces évènements mais qu'elle est cachée quelque part en profonde forêt ardennaise)
Calmé, voir humblé par sa péripéties avec les
bruyères, Rêveur 4000 (D) poursuit son chemin à travers la forêt vosgienne.
Le retour par le Cimetière Duchesne et la Tête des
Immerlins se passe sans imprévus ou attaques végétales. De retour à la voiture
après une belle mais longue ballade (25kms), nous faisons le petit trajet
jusqu’au bien connu Refuge des Trois Fours. Bonnes rigolades et déconnades
familières le soir, lors du repas, l’Edelzwicker coule à flots comme
d’habitude, on familiarise (un peu) avec nois voisins hollandais (qui ont visiblement peur de nous) et terminons vers
23h cette journée finalement bien chaotique et arrosée.
Dimanche 6 octobre : Col du Wormspel – Ferme-Auberge du Schiessroth – Hohneck – Col du Wormspel
Je me reveille ce dimanche matin et constate tout
de suite un énorme manque de motivation : non seulement je sens les effets
de la soirée de la veille mais il fait vraiment moche dehors. Nous pensions
aller grimper du côté de la Martinswand aujourd’hui mais il n’en sera rien. On
se décide quand même d’aller explorer un peu le secteur méridional du Hohneck.
Rencontre avec un chamois en-dessous du Col du
Wormspel, notre point de départ. Jamais, j’ai vu ces bêtes d’aussi près !
Rêveur 4000 (D) à l’approche de l’éperon sud du
Hohneck. Cette course est rarement faite, ça nous tenterait bien mais les
conditions interdisent toute escalade aujourd’hui. Voir ce site pour un beau récit de cette course.
En face, nous arrivons péniblement à apercevoir les
contours de l’arête des Spitzköpfe, parcouru l’année auparavant.
En-dessous du pilier sud, nous découvrons une
petite sente, balisée par-ci et par-là, qui longe le flanc sud du Hohneck.
Le Lac de Schiessrothried, 930m, est proche.
La sente débouche sur la route menant vers la
Ferme-Auberge du Schiessrothried. Nous y profitons d’une petite collation
composée de fromages locaux avant de retourner à la voiture, en fuyant la météo
maussade qui nous pas été si favorable finalement ce weekend.