Le Sentier des Roches (Vosges 06.2008)

Me voici une fois de plus dans la montagne, toutefois il faut bien le dire : les pics acérés et les raides goulottes de glace n'ont pas ici une place prépondérante (quoique les couloirs du Hohneck déploient chaque hiver leurs charmes aux glaciéristes).

La journée fut dédiée à une randonnée qui se fait au départ du col de la Schlucht (1135m et plus haut col routier des Vosges).

Le chemin se déploie sous le couvert des hêtres centenaires mais bien souvent à flanc de montagne, sujets au vertige s'abstenir. Dans le deuxième cas, la vue sur la verte vallée de Munster est splendide, certainement plus encore ici que du haut du Honheck.

Le sentier est bucolique, aménagé au moyen de mains courantes et de petites passerelles pour une promenade toute en sécurité. Promenade au cours de laquelle on peut laisser vagabonder et rebondir ses pensées sur les parois abruptes des crètes des Vosges.

Une petite montée puis une descente, les dénivelées ne sont pas du tout excessives (400 m pour toute la randonnée)

Recette pour une photo sensation : un bon contre-jour (pour masquer l'arrière-plan), un cadrage serré et un beau modèle ________;-)

Les vertes vallées d'Alsace préfigurent les abondants coteaux exposés à souhait pour la production de leur délicieux nectar.

Une petite passerelle (sans elle ... )

Le raide goulet qu'il nous a fallu descendre afin de passer une barre rocheuse et changer sensiblement de versant, tout à fait équipé mais je ne passerais pas par là lorsqu'il pleut.

Nous approchons de l'endroit où il nous a fallu faire un choix. Remonter vers la crète et le lieu dit Les Trois Fours ou alors continuer dans le Frankental et remonter au col du Falimont à 200 m du Honheck. Nous avons choisi la première solution pour plus de confort sans quoi la randonnée s'allonge tant en km parcourus qu'en dénivelée. Ceci-dit, nous conseillons la deuxième solution, bien plus belle et montagnarde.

Le point de jonction des chemins, le Sentier des Roches prend fin au Krappenfels (965 m)

La remontée aux crètes se fait belle dans son manteau de forêts profondes.

Petit à petit nous découvrons le paysage avec l'altitude, ce hêtre augure d'ailleurs des conditions parfois rudes de ce pays. Malgré son altitude modeste, ce massif présente des conditions purement montagnardes d'altitude.

Première vue du Honheck 1363 m. Nous distinguons les couloirs (45-55° avec sorties verticales) qui peuvent s'escalader lorsque la neige est bien transformée (ça se skie aussi paraît-il). Le col de Falimont est sur la droite de la photo.

Nous rejoignons la crète par un bras parallèle.

Les décors changent tout le temps. La forêt se fait plus basse, la végétation se regroupe, se replie sur elle-même comme pour mieux implorer la clémence de ces montagnes austères.

Les hêtres sont ici complètement recroquevillés sur eux-même, ils ont certainement plus de cent ans mais n'excèdent pas 7 à 8 m de haut. Des tapis de myrtillers recouvrent le sol du sous-bois.

Une Anémones Pulsatille ou anémone des alpes je pense, les pelouses d'altitude du honheck en sont couvertes en cette saison.

Nous arrivons au col de Falimont donnant sur le Frankental : ancien cirque glaciaire.

LA "place to be" des Vosges j'ai nommé la Martinswand, jardin d'enfant des grimpeurs Alsaciens et vosgiens. LE granit le plus proche de nos contrées, peu patiné et pas trop extrême comme on les aime.

Le petit sentier bucolique qui mène au sommet de notre périple. Le vent nous fait fléchir mais nous résistons vaillamment.

Voilà, un sommet de plus mais surtout le premier sommet de notre petite fille. Cette région est vraiment particulière, c'est un mélange de montagne sans en être et de collines tellement fières qu'elles n'en sont plus.

Lorsqu'on s'en approche, elles sont des montagnes mais humbles de façon à ne réserver leurs charmes qu'aux prétendants qui sauront murmurer leur beauté en aparté.