dimanche 30 octobre 2005

Mont Blanc de Cheilon 2005 : tentative

Nous voici une nouvelle fois dans les montagnes. La saison est bien avancée mais nous tentons toutefois de gravir cette belle montagne.
Après un rude trajet en voiture au départ de la Belgique, nous arrivons vers 16H30 à Arolla. Nous garons la voiture vers 2100 m (au plus haut) et démarrons la rando direction le Pas de Chèvre (2853m). En théorie faut 2H00 mais nous verrons que la théorie...

Le temps est au beau et nous marchons facilement dans la fraîcheur du soir. Nous escomptons atteindre le refuge (Cabane de Dix presque 3000 m) vers 20H30.

La montagne nous gratifie une nouvelle fois de ces visions magiques sur les sommets environnants. Tels ici l'Aiguille de la Tsa (3668 m) et les dents de Veisivi (3418 m) à gauche sur la photo.

La nuit venant, la lumière transforme le Pigne d'Arolla (3790m) en bout du monde. Nous sommes seuls face à ces montagnes de glaces et de rocs sur lesquelles le soleil risque un dernier assaut avant de les abandonner à leur magnifique et impressionnante austérité.

La nuit arrive, et chemin faisant nous nous rendons compte que G a plus de difficultés que prévu. Il faut dire que c'est sa première expérience montagnarde.
Nous perdons ainsi beaucoup de temps.

La Pas de Chèvre, atteint à 20H00. Gardons la bonne humeur, mais à ce rythme là on est pas prêt d'être sur le sommet du Mont Blanc de Cheilon.

Enfin, le refuge. Il est 23H00 lorsque nous l'atteignons. Ce qui devait être une "banale" randonnée est devenu une lutte psychologique pour le réconfort de nos compagnons visiblement épuisés. J'ai déja pris ma décision. Compte tenu de l'heure tardive et de toute façon de la dégringolade de mon baromètre (mais je ne le dis pas) le sommet ne sera pas pour demain. Nous nous contenterons du col (3230 m) F.
Le refuge est super équipé et chaleureux à souhait. Personnellement, je me passe très bien du gardien.

Le lendemain, je découvre la vue que nous avons du refuge (puisque la nuit hum), je dois bien l'avouer, hier j'étais très fâché.
Mais bon, passons, pour G c'est une première expérience en montagne. A aurait peut-être du mettre la barre moins haut, parfois on ne se rend plus bien compte.
Ici on voit le Pas de Chèvre franchit hier. Juste à gauche un peu plus haut, le Col de Riedmatten : une jolie petite varappe consiste à traverser d'un col vers l'autre III avec un passage de IV selon le sens.


La Luette au lever du jour

La star du coin, ça c'est de la face nord

Nous démarrons vers le Col de Cheilon, but de la journée. G restera au refuge.

The Cairn en vue du col de Cheilon Avec la Ruinette par dessus. Je suis tout de même très heureux d'être là entouré de ces murs de roche et de glace. De plus le temps à l'air de se maintenir.

La montée au col, il n'y a pas de crevasses, juste une rimaye mais elle est bien bouchée.

La voie normale du Mont Blanc de Cheilon, on ne peut que la regarder, le temps est changeant et de toute façon on est trop tard.

Le glacier du Gietro avec le Grand Combin dans les nuages et à droite le plateau du Trient.

La Ruinette et le col du mont rouge je crois, accès vers la cabane de Chanrion et le val de Bagne.

A la descente

Petite pente en descendant du col.

Un peu enneigé en novembre, les nuages arrivent (des petits lenticulaires, on commence à les connaître).

La cabane des Dix et la Dent Blanche tout dans le fond.

Le glacier de Cheilon garni de blocs et le lac des Dix dans le fond, la trace est super évidente (même à 22H00 hé, hé ). On peut arriver à la cabane par le lac aussi mais on ne fait pas de glacier, ce serait dommage.

En vue du Pas de Chèvre

Le temps est un peu changeant, mon baromètre ne mentait pas :-), on distingue nettement le col de Cheilon d'où l'on vient. A sa droite, la Luette : je n'ai même pas eu la consolation de la gravir ce jour là pfffff. Mais c'est tout de même magnifique et pour rien au monde je ne serais allé ailleurs qu'en montagne.

Le Mont Blanc de Cheilon dans les nuées qui arrivent.
On est mieux en bas, avec un petit goût de trop peu. On verra la prochaine fois

jeudi 25 août 2005

L'Aiguille d'Entrèves

JEUDI 25/08/2005


Suite à notre randonnée du Tour du Cervin et après l'ascension de la Weismeiss, nous n'étions pas encore rassasiés de ces décors féériques. Nous voulions encore voir ces merveilles naturelles et humer ces odeurs particulières, association du minéral et de la lumière.
Il existe, dans le Mont Blanc toute une série de courses pas (trop) difficiles qui peuvent régaler l'apprenti alpiniste que je suis. La traversée de l'Aiguille d'Entrèves en est une qui nous réserve quelques bonnes surprises.

Vers 9h00 du matin nous embraquons pour la première benne en direction de la pointe Helbronner (3462 m). Je sais que je tiens souvent un discours décriant ce moyen de locomotion mais la tentation fut trop grande (que celui qui n'a jamais péché ... )
La Pointe Helbronner et ses aménagements sont un lieu triste et peu attractif pour lui-même, néanmoins le téléphérique permet heureusement aux humains peu enclins à l'effort physique de ramener des clichés forts impressionnants à exposer sur la cheminée du salon. (35 EURO AR ).
Sur la photo du haut nous apercevons le Grand Paradis et la Grivola plein centre, le Ruitor à droite.

LA Noire de Peuterey (3772 m), montagne emblématique du val Veny.

Toujours la Noire de Peuterey, le col des Dames anglaises et la Blanche de Peuterey (4112 m) : un de 4000 les plus difficile de Alpes en terme de voie normale.

L'Aiguille de Rochefort (4001 m) et les Grandes Jorasses (4208 à la pointe Walker).


La Dent du Géant (4013 m pointe Graham) Aiguille Verte (4122m ) et Drus (3754 m).



Nous cheminons sur le glacier, d'abord par le col des flambeaux puis nous suivons la trace qui mène au Col d'Entrèves vers 3500 m, situé entre l'aiguille homonyme et la Tour Ronde.
La vue est fantastique vers le Grand Capucin 3838 m.


La neige est bien dure. Mais il y a beaucoup de trous bien camouflés


La Dent du Géant : splendide sommet, sommet d'exception.


Nous atteignons l'attaque du but de la journée. C'est une jolie aiguille redressée dans sa partie sommitale. Nous en suivrons presque toujours le fil : c'est du tout grand plaisir pour celui qui aime l'escalade.


Voilà, nous entamons l'arête, ça n'est pas la voie normale de montée mais de cette façon la descente est plus facile (un pas de IV en montée).


Les proportions sont différentes ici : l'arête en avant plan de quelques centimètres se découpe sur les montagnes du Val d'Aoste. Le petit coin sur lequel nous sommes perchés, insignifiant autrement nous donne une idée de sa valeur.



Ca se redresse un peu. Le soleil chauffe le granit, nous gagnons de l'altitude et nous profitons pleinement de la journée.


La Dent du Géant au détour de l'arête.



En voilà du chemin parcouru et il y a du gaz, néanmoins, la réverbération de la neige atténue un peu la hauteur. Les repères sont complètement différents. Nous sommes au sommet O


La Tour Ronde et la trace de la voie normale.


Après le sommet O que nous avons vaincu vaillamment (à l'aide d'une perso en artif), nous redescendons au collet pour attaquer le sommet E.

Le passage est assez vertigineux...


D'où je suis je vois le sommet principal, 3600 m. C'est le but de la plupart des cordées. Je vais aller rejoindre A et le guide.

Voilà, nous lorgnons vers le sommet O, son feuillet caractéristique et la brèche. Le mauvais temps arrive.


a Noire de Peuerey porte bien son nom dans ce cas-ci. Nous accélérons sensiblement pour ne pas traîner sous lan neige (il fait de plus en plus froid).



A et le guide préparent la descente, je vais les rejoindre mais je lambine un peu. Malggré les conditions, je resterais bien un peu ici.


Tout de même, il nous faudra bien descendre, ça se gâte.


Le brouillard et la neige, ça n'est pas très propice à l'orientation.


Voilà, une course à la journée à la portée de la plupart des sportifs un peu entraînés et la magie à nos portes. Courmayeur nous tend les bras comme une invitation à le quitter à nouveau pour la Montagne.

jeudi 18 août 2005

La Weissmies

17/08/2005 : montée au refuge


C'est une journée comme on en voit souvent en montagne (quoi qu'en disent les grincheux). Une journée où le ciel est pur, si limpide qu'on lit les intentions de ces montagnes.
En ce jour rien ne vient gâcher le plaisir que nous avons à gambader sur les jolis sentiers qui mênent à la Almageller hütte.

Nous faisons un premier arrêt face aux 4000 de la chaîne des Mischabel (ici : Alphubel, Taschorn, Dom, Lenzspitze et Nadelhorn). Nous avons tout notre temps et la journée est radieuse. Les 1400 m qui nous séparent du refuge nous paraissent tout à coup bien peu de chose face à la beauté des lieux.

La nature est devant nos yeux, elle laisse admirer sa fugace effervescence, le peu de temps que lui laisse la montagne d'exploiter sa parure. Nous sommes en fait logés à la même enseigne concernant les conditions d'ascension.

Vers 2800 m, l'environnement se fait plus sévère : la roche nous apparaît tout à coup plus présente. Les fleurs sont plus rabougries et les buissons ont disparus. Nous savons que nous sommes aux portes du royaume minéral peu avant celui des neiges éternelles, c'est pourquoi nous nous allongeons quelques heures dans l'herbe, le temps de nous imprégner du lieu. Nous profitons pleinement de ces instants de solitude paradoxalement si proche du refuge assailli malheureusement de bien peu de contemplatifs. le chronomètre importe souvent bien plus que la modeste fleur ignorée sous le pas leste de l'alpiniste d'un jour.

Quel cadre enchanteur. La montagne est ainsi faite que rien n'est monotone, le même décor n'est jamais identique. Les jeux de lumière, les angles de vue, l'altitude, la brume, manifestent tour à tour ou en association leur attachement à la montagne et par conséquent notre vision d'elle même.

Le refuge est une bâtisse moderne de look ancien perché à 2894 m. Il constitue à mon sens un but de randonnée tant le panorama qu'il offre est intéressant (bien plus qu'à Hohsaas). Cepandant, l'absence de téléphérique nous assure ici une quiétude loin des excès de la foule.

A l'arrière du rfuge nous admirons la voie que nous emprunterons demain dès potron-minet : l'arête sud de la Weissmies (ancienne voie normale).

Après avoir avalé notre repas (boeuf forestière et ses pâtes pour A et boeuf parmentier pour moi) , nous faisons un petite reconnaissance vers le Zwischbergenpass, point d'attaque de l'arête.
Le soir, les nuages planent dans le ciel, la dépression annoncée est là, pourvu que ça tienne.
Il y a tant de monde dans le refuge que nous passons la soirée dehors, heureusement nous n'avons pas pris la demi pension. Cependant, par un heureux hasard ;-) il y a peu de gens dans notre chambrée (qui a dit que les Suisses n'ont pas le sens de l'hospitalité).
Nous règlons la note à 20h30 (64 CHF pour deux : chambre + petit déjeuner).
20h45 dod parce q'il faut se lever à 4h00 le lendemain.

18/08/2005 : ascension de la Weissmies par l'arête sud et descente par la voie normale.

Le gardien nous réveille à 3h30, nous avons passé une bonne nuit. Le déjeuner est à 4h00. C'est fou, avec le nombre important de courses qu'il est possible de réaliser à partir de ce refuge tout le monde va au Weissmies. Je dévore mon petit déjeuner et avale 1 litre de thé. Le temps est beau mais un peu chaud.

Nous démarrons à 4h30 en prenant tout notre temps pour ne pas devoir ouvrir la marche (il est plus facile de suivre). Malgré toutes nos précautions pour ne pas dépasser nous nous retrouvons devant vers 3000 m, finalement on est bien mieux ici que dans la foule. La reconnaissance de la veille porte ses fruits et nous sommes très vite au col alors que d'autres s'égarent sur les ancienens morraines.
De notre promontoire nous regardons une guirelande qui se meut parfois à tâtons dans la nuit sans lune si propices aux songes.
J'imagine chacun, enfermé dans son mutisme tous ses sens portés vers la course qu'il entreprend. Son premier 4000 ? Une collection ? Qu'importe, ces moments intenses de marche d'approche dans la nuit noire ont toujours le goût de l'aventure, celle de l'éveil des sens.


Peu après le col, le jour pointe amis les frontales auront chauffé. Nous avons tout de même croisé un couple avançant à tâtons sans la moindre lampe nous leur en avons prêté une.


Le départ de l'arête est balisé, c'est plus pratique évidemment mais personnellement je préfèrerait sans. Vers 3500 m nous nous arrêtons pour boire quelque gorgées et pour nous équiper en vue de la remontée du triangle neigeux dont la pente fait +- 40°. Les cordées sont beaucoup plus espacées maintenant.

A débouché de la neige nous attaquons l'arête proprement dite. Nous nous sommes fait dépasser par une cordée qui passait par l'arâte à gauche du cône neigeux. Cette option semble plus rapide mais certainement moins amusante.
Nous faisons une pose, enlevons nos crampons et profitons du paysage, le soleil nous innonde et réchauffe nos visages. Je resterais assis sur ce bloc encore des heures mais il faut repartir. La Bernina nous salue.


Petite vue sur la bas de l'arête et le col.


L'arête est plus raide maintenant mais le rocher est excellent. Nous sommes tous les deux enchantés de cette petite esclade au soleil. Nous approchons de l'antécime sans jamais forcer, les mouvements de A sont lents et pécis, nous sommes dans l'horaire même si un guide et ses deux clients nous dépasse encore bien plus à l'aise que moi (total respect, ils sont vraiment très forts ces gars là).

A est au-dessus des nuages, la plaine du Pô est couverte. Nuos sommes sur l'antécime de la Weissmies vers 3970. Le temps est superbe quoique brumeux, il est 8h45, dans une petite demi heure nous serons au sommet.

L'antécime vue de la jonction entre rocher et neige.


Le sommet, nous y sommes arrivés presque sans nous en rendre compte. Il faut dire que le temps au bau fixe nous à laissé profiter de la course.

Petit bémol concernant le panorama, finalement je ne suis pas impressionné de la vue qui nous est offerte. Les Mischabel sont aussi beau vus de l'Almageller Hütte.
Nous pouvons appercevoir dans le fond à droite le barrage de Mattmark, et par dessus le Monte Moro, Le mont rose.

Face à nous la Chaîne des Mischabel.


A au sommet, il y a deux cordées en plsus de la notre au sommet (heureusement qu'il est vaste).


L'arête finale de la voie normale sud, d'où l'on vient.

Nous amorçons la descente par la voie normale. Il y a de grosses corniches sur la gauche mais la trace est très evidente.

Vu du bas, La Weismiess est vraimant fabuleuse, quel bel ensemble glaciaire.