samedi 28 juin 2014

28 juin 2014: la Zugspitze ou première étape dans le projet des points culminants européens




Parking à Hammersbach, 758m, près de Garmisch-Partenkirchen, Allemagne. Il est 7h du mat', on est près pour un dénivélé vertical de 2200m !


Entrée du Höllentalklamm (gorge), ristourne pour les membres d'un club alpin (ce qu'on n'avait pas remarqué, on a donc payé le plein prix).


Gorges très impressionnantes et encore désertes si tôt dans la journée.


Le sentier date des années 1882/83, et a été construite par le Deutscher Alpenverein.


Nous sommes contents d'être là, on se régale de cette nature spectaculaire.


Après 2h30 d'ascension, nous atteignons la Höllentalangerhütte, 1387m, point de départ classique pour la montée vers la Zugspitze. Le refuge est un énorme chantier actuellement, il est fermé pour raisons de rénovation complète, et cela jusqu'en mai 2015. Du coup, le nombre de candidats pour la Zugspitze est très fortement réduite, le dénivelé énorme n'est pas pour n'importe qui.
  

Un des endroits les plus spectaculaires des Alpes calcaires du Nord, des parois cyclopéennes nous entourent.


Nous nous approchons du premier passage difficile...


... celui du "Leiter" (B), qui est effectivement une sorte d'échelle qui rend l'ascension de cette paroi possible.


Rêveur 4000 D a mis le casque et le matériel de via ferrata.


La météo reste stable, c'est une bonne chose après toute la drache tombée la nuit précédente.


Bien que pas fan de via ferrata, Rêveur 4000 D a quand même l'air de s'ammuser. Ici, il est en train de traverser le fameux passage du "Brett" (B).


Après ces deux passages courts, le terrain change et devient brièvement plus gentil.


Nous profitons bien de cette belle randonnée. Derrière, la chaîne des Waxensteine, avec ses sommets exclusifs et peu courus.


Plus haut, nous nous approchons des moraines du glacier du Höllental, d'ailleurs un des seuls glaciers des Alpes calcaires du Nord.


Nous allons remonter ce glacier de droite à gauche pour ensuite le retraverser vers la droite.



Quelques alpinistes, tous montés le matin de Hammersbach. C'est un excellent point de repos.


Nous traversons le glacier sans problèmes. Nous n'avons pas eu besoin des crampons, et nous n'avons pas vu de crevasses.


Le passage clé de l'ascension se situe entre le glacier et la paroi rocher. Plus tard dans l'année, la rimaye peut être difficile à franchir. Nous n'avons pas eu de problèmes, mais la petite paroi au-dessus de la paroi est très lisse et délicate à passer (C).


La suite de l'ascension est très exposée mais facile. Une énorme rampe nous montre le chemin.


Pauvre Rêveur 4000 (D), il doit de plus en plus m'attendre car je commence à avoir du mal à monter dû à la courte nuit précédente et sûrtout le dénivelé énorme.


Un des passages les plus spectaculaires, une belle traversée pas difficile.


Petit à petit, nous laissons tous les sommets de la chaîne du Wetterstein en-dessous de nous.


Le sommet se rapproche mais que c'est encore loin et fatiguant. Plus haut, nous devons faire attention car il subsiste encore quelques névés.


Mais tout calvaire prend une fin, et c'est après 7h30 de montée que nous atteignons la croix sur le plus haut sommet de l'Allemagne, 2963m.


Pour le non-initié, c'est évidemment un choc: en face se trouvent une série de batîments (refuge, station météorologique, restaurant etc.) et sûrtout beaucoup de monde, amené par un des nombreux téléphériques qu'on a trouvé nécessaires de construire sur cette montagne.


Mais sur notre sommet, on est seul, et on est fier de notre prestation.


Après avoir atteint le sommet en 2002 par la via ferrata dite "Stopselzieher" qui remonte du côté autrichien, je foule le sommet de la Zugspitze pour la deuxième fois dans ma vie.


Vu sur le Schneefernerkopf, 2874m, et derrière la chaîne des Mieminger.


Une petite descente (délicat) nous amène sur la grande terrasse...


... où nous écoutons du rock classique et profitons d'une vraie choppe bavaroise ! Nous l'avons bien méritée, ce fut une montée hors du commun.

dimanche 15 juin 2014

Drumonts & Gazons

La traversée des Drumonts, 14/06/2014


Dans les Vosges, il y a assez d'objectifs, que ce soit en rando, en raquette, en ski nordique, en VTT, en escalade, etc., pour une, voir plusieurs vies. Ainsi, on y retourne encore, et encore, ...

La pratique du ski nordique, voir la montée de couloirs enneigés, étant plus ou moins impossible vers la mi-juin, le début de la saison estivale constitue par contre un moment propice pour se livrer à ce magnifique passe-temps qu'est la randonnée en montagne.

Une partie de la famille décida de passer le weekend dans la ville des lumières, l'autre partie, dont le deuxième de mes trois mousquetaires et moi-même, préfèraient quand même les hauteurs vosgiennes. 



Nous passions une belle soirée dans l'excellent Hôtel des Bruyères à Ventron devant une bonne pizza et, ensuite, devant le très étonnant match de la Coupe du Monde entre les Pays-Bas et l'Espagne. Stimulé par l'excitation devant le déroulement et le score invraisemblable de la rencontre, les demi-litres de notre breuvage national coulaient à flots !

Le lendemain, affligé par un mal de tête conséquent, je mettais le cap vers le Col du Page et le village de Bussang pour finalement me garer à la Source de la Moselle où, ceci dit, il y a strictement rien à voir, comme vous pouvez le remarquer.


 Notre objectif de la journée s'appelle le Drumont (ou plutôt, les Drumonts, car il y en a deux, un grand et un petit), un sommet que je convoitise depuis un petit temps déjà. 


Du parking, il faut d'abord suivre la Nationale 66 pendant quelques centaines de mètres et franchir le col de Bussang, après lequel on prend directement un chemin sur la gauche qui monte dans le bois. On suit brièvement la petite route asphaltée menant à la Ferme-Auberge du Drumont, et la quittons aussitôt pour continuer notre montée dans le bois via le sentier des Russiers.


Le long du sentier, nous voyons beaucoup d'arbres avec d'énormes champignons sur leurs troncs. Mais vu de plus près, et en les touchant, nous nous apercevons que ces énormes protubérances ne peuvent être des champignons car elles sont aussi dûres que les arbres sur lesquels elles poussent. Chers amis et lecteurs biologues, pouvez-vous venir à mon aide en disant ce que c'est alors ?


Le Sentier des Russiers longe tout le flanc nord de la Tête des Russiers avant d'aboutir, après une bonne heure de montée, sur la crête vosgienne principale, menant, sur la gauche, au sommet du Petit Drumont, 1200m.


La vue sur les Vosges méridionales vaut largement les efforts pour monter: au-dessus du P. 1183m se montrent la Tête du Rouge Gazon, la Tête des Perches, la Tête des Neuf Bois, etc.


De l'autre côté de la vallée de la Thur et du village de Fellering, le roi des Vosges: le Grand Ballon.


Bien marché, gamin !


Du sommet du Petit Drumont, rien de plus naturel que de suivre la crête principale des Vosges sur le fil vers le Nord. Près du Hasenkopf, on regarde en arrière pour pouvoir profiter d'une belle vue sur le Petit Drumont.


Le Petit Drumont a un grand frère, appelé le.. uh... Grand Drumont, ou aussi Tête de Fellering, 1223m, dont le sommet est boisé et nettement moins spectaculaire que le petit. On y trouve un banc et une petite réserve naturelle.


Panorama sur la route du Col d'Oderen, le lac de Wildenstein et la crête Rainkopf - Schweisel.


Après la Tête de Fellering, le sentier descend abruptement jusqu'à la Faigne des Minons, 954m. On suit les panneaux en direction de la ferme-auberge du Drumont, que nous atteignons après une douce montée à travers le bois à l'ouest de la crête.


Arrêt à la ferme-auberge (dont le patron ne déborde pas vraiment de bonne humeur), le temps d'une petite consommation. Le sommet du Petit Drumont est un site très connu de parapente et de delta.


Longue descente jusqu'au Col de Bussang et le parking de la Source de la Moselle. Après les plaisirs visuels de la crête des Drumont, la suite de la randonnée est moins spectaculaire. On profite néanmoins d'une vue intéressante sur la Ferme Auberge de Gustiberg, et la superbe crête Thannerhubel - Rossberg - Stiftkopf, que j''espère parcourir un jour.
































Voici la visualisation GPS du parcours.


15km de distance, pour un dénivelé positif de 930m. Bravo Ralf qui ne s'est pas plaint une seule fois !

Une visite aux Gazons, 15/06/2014


Pour le deuxième volet de ce weekend vosgien, je choisis d'aller découvrir les hautes chaumes, et plus précisément, celles situés dans la Réserve Naturelle de Tanet-Gazon-Faing, entre le col de la Schucht et le Col de Calvaire.

Les hautes chaumes sont une véritable "spécialité" vosgienne:

"Apparaissant au-dessus de 1000 mètres, les hautes chaumes s’étendent sur environ 4500 hectares. Ici, le climat de la grande crête est exceptionnellement rude avec des étés relativement froids, des vents parfois violents et des pluies très abondantes (plus de 2000mm d’eau par an). Ces conditions extrêmes associées à l’histoire naturelle de la montagne vosgienne, mais aussi à quelques millénaires d’occupation humaine et pastorale ont donné naissance à une succession de landes rases accueillant la myrtille, la callune, la pulsatille blanche,l’arnica, des d’arbres rabougris, des pelouses à fétuque rouge, le fenouil des Alpes et de pâturages qui coiffent les sommets.

Ces chaumes sont issues de défrichements successifs de hêtraies ou de landes plus ou moins boisées. Si l’exploitation agricole des chaumes fut l’œuvre des moines qui colonisèrent les vallées entre le 7ème et 8ème siècle, des traces plus anciennes laissent à penser que des premiers défrichements par brulis marquèrent les Hautes-Vosges dès la fin du Néolithique (2 à 3 millénaires avant JC), démontrant ainsi la précocité de l'utilisation par l'Homme de ces espaces comme pâturages."

Source: http://www.parc-ballons-vosges.fr/decouverte/hautes-chaumes.html


Nous garons la voiture au Col du Calvaire, 1144m, et suivons un sentier qui remonte la piste de ski. Après un quart d'heure de marche, je dois me rendre à l'évidence que nous n'allons pas dans la bonne direction et nous rebroussons chemin. Je décide de prendre un petit raccourci par un sentier pourtant fermé (et avec raison car en très mauvais état à cause de travaux) et ainsi nous pouvons rapidement rejoindre le joli Lac Blanc, 1055m, le plus grand lac du côte alsacien des Vosges.


Nous traversons le parking du lac et prenons directement un sentier très raide qui monte le flanc au sud du lac. Par endroits, le sentier est assuré et il faut grimper sur des blocs. Ralf adore !


Belle vue sur le Lac Blanc et le Col du Calvaire.


Un vrai délice, ce sentier, car il nous mène droit vers un site d'escalade connu, le piton du Rocher Hans.


La face sud du Rocher Hans, coiffé d'une statue de la Vierge.


Un futur jeune "Bergsteiger", content d'être là. Derrière lui, les Vosges centrales.



Après le Rocher Hans, nous poursuivons notre route par un sentier très agréable vers le belvédère de l'Obervatoire Belmont...


... et ses rochers granitiques.


Ensuite, le chemin longe le flanc est de la crête principale, bien au-dessus du Lac Noir, pour aboutir au point le plus bas entre le Gazon du Faing et l'Altenkraehkopf. On profite d'un panorama époustouflant sur Munster et les Hautes Vosges (Petit & Grand Ballon, Lauchenkopf, Petit Hohneck, etc.)


On fait une petite pointe jusqu'au Altenkraehkopf, 1270m, même si on ne peut pas le considérer comme un "vrai" sommet.


Changement soudain de paysage alors qu'on se ballade sur la crête principale: du côte est, alsacien, des flancs abruptes et rocailleux, du côte ouest, donc lorrain, les hautes chaumes.


J'adore cette photo, on se croirait vraiment dans les Hautes Fagnes en Belgique. Tout comme les Fagnes, les hautes chaumes ne sont pas un endroit à prendre à la légère en raison du climat rude qui y règne, sûrtout en hîver (voir les photos de notre traversée épique des Vosges en 2013, on se battait avec un white-out impressionnant à cet endroit-même).


L'impressionnant flanc alsacien (sur la photo: Taubenklangfelsen et Ringbuhl), constitué de flancs accidentés, d'anciens cirques glaciaires, de parois hautes de plusieurs dizaines de mètres, ...


Des rochers du Taubenklangfelsen, 1299m, vue vertigineuse sur le Lac des Truites et la ferme auberge du Forlet.


Belle ballade près du "sommet" du Gazon de Faîte, 1303m.


Soultzereneck, 1302m, et Altenkraehkopf.


Nous faisons une petite pointe jusqu'à la ferme auberge du Gazon du Faing, avant de retraverser les chaumes au niveau du Gazon du Faing, 1306m (bravo à Rêveur 4000 D d'avoir repéré, lors de notre traversée en SRN, les différents "sommets" de ces chaumes et de les avoir stockés comme waypoints dans son GPS, sans cela, on s'y serait perdu).



Il n'y a pas seulement le paysage qui nous rappelle nos Fagnes :-)

La suite de la rando se tire un peu un longueur mais on avance vite et arrivons bien au bout de cette très belle randonnée vosgienne (12km, 706m de dénivelé positif).